Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déploré jeudi l'attitude "à courte vue" des Européens sur la Chine, dans une claire allusion à la visite du président français Emmanuel Macron dans ce pays. © Belga

« C’est se tirer une balle dans le pied »: le Premier ministre polonais dénonce l’attitude « à courte vue » des Européens sur la Chine

Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a regretté jeudi l’attitude des Européens sur la Chine. Il estime que la vision « court-termiste » est une « erreur dramatique ».

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déploré jeudi l’attitude « à courte vue » des Européens sur la Chine, dans une claire allusion à la visite du président français Emmanuel Macron dans ce pays.

« Ils se tournent, avec une vision à courte vue, vers la Chine afin de pouvoir vendre des produits européens au prix d’un énorme coût géopolitique, augmentant notre dépendance vis-à-vis de la Chine plutôt que de la réduire », a-t-il affirmé lors d’un discours à Washington.

« Vous ne pouvez pas protéger l’Ukraine aujourd’hui et demain en disant que Taïwan n’est pas votre affaire », a-t-il ajouté devant le centre de recherche Atlantic Council, paraphrasant le président français sans toutefois le nommer. 

« Je crois, dieu nous en préserve, que si l’Ukraine tombe, si l’Ukraine est conquise, le jour d’après la Chine pourrait attaquer — peut attaquer — Taïwan« , a-t-il dit.

Le président Macron a suscité un tollé à l’issue de sa visite d’Etat en Chine en déclarant que l’Europe ne devrait pas automatiquement s’aligner sur les Etats-Unis ou sur la Chine en cas de conflit à propos de Taïwan.

Le dirigeant polonais a raillé le concept d’autonomie stratégique des Européens, là encore dans une allusion aux déclarations du président français.

« L’autonomie européenne, ça fait chic n’est-ce pas ? Mais cela veut dire changer le centre de gravité européen vers la Chine et rompre les liens avec les Etats-Unis », a-t-il affirmé.

« Je n’arrive pas trop à comprendre le concept d’autonomie stratégique si cela veut dire, de facto, se tirer une balle dans le pied », a-t-il dit, parlant d’une « erreur dramatique« .

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