Brexit: Macron a demandé à Johnson une clarification rapide
Emmanuel Macron a demandé à Boris Johnson une clarification rapide sur l’accord sur le Brexit entre l’Union européenne et le Royaume-Uni et souligné qu’un délai supplémentaire ne serait dans l’intérêt d’aucune partie, a rapporté l’Elysée samedi.
Après le vote des députés britanniques reportant la décision sur cet accord, « le président de la République s’est entretenu cet après-midi avec le Premier ministre britannique », a-t-on précisé de même source.
« Un accord a été négocié, il appartient désormais au Parlement britannique de dire s’il l’approuve ou le rejette. Il faut un vote sur le fond. Un délai supplémentaire n’est dans l’intérêt de personne », avait plaidé la présidence française dans une première réaction.
Les députés britanniques ont décidé samedi, par 322 voix contre 306, de reporter leur décision, ce qui contraindra Boris Johnson à demander aux Européens un nouveau report du divorce. Mais le Premier ministre britannique a aussitôt redit sa détermination à sortir son pays coûte que coûte de l’UE le 31 octobre.
Emmanuel Macron s’était dit jeudi « raisonnablement confiant » quant à une ratification par le Parlement britannique de l’accord de Brexit, déclarant vouloir « croire que Boris Johnson aura une majorité ».
Il avait cependant fait part d' »une légitime prudence parce que, instruits par l’Histoire, nous savons que les Parlements peuvent ne pas se retrouver dans l’accord ».
Selon le président français, l’accord, qui « apparaît comme un bon compromis », « répond aux objectifs qui étaient les nôtres: du côté européen, de défendre l’intégrité du marché unique et la liberté, et du côté britannique d’avoir toutes les garanties pour préserver leur intégrité ».
« Maintenant le moment de vérité est arrivé », a réagi samedi soir l’eurodéputée LREM Nathalie Loiseau sur BFMTV, jugeant que le Royaume-Uni n’avait « pas 36 manières de quitter l’Union européenne: soit avec un accord – celui négocié avec Michel Barnier -, soit sans accord. Soit les Britanniques se disent finalement que cette sortie est absurde et ils mettent l’accord ou le maintien dans l’UE au référendum », a-t-elle détaillé.
« Mais on ne peut pas acheter du temps pour du temps (…) Il faut aussi que le parlement britannique assume ses responsabilités », a-t-elle ajouté, comparant le report de la décision des députés britanniques sur l’accord de Brexit à « un refus d’obstacle ».
Elle a assuré qu’il n’y avait « pas de meilleur accord possible que celui sur la table, et donc nous avons besoin (…) que les Britanniques nous disent oui ou non, et s’ils disent non, qu’ils disent ce qu’ils sont prêts à faire », a insisté la députée européenne.
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