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États-Unis : de Biden à Dua Lipa, vives protestations contre la loi anti-avortement au Texas

Alors que la Cour suprême vient de refuser de bloquer la loi anti-avortement texane, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer « une attaque sans précédent contre les droits constitutionnels des femmes ».

Depuis ce mercredi, avorter au Texas est pratiquement impossible. L’état vient de faire passer la loi dite du « battement de coeur », qui interdit les avortements une fois le battement du coeur de l’embryon détecté. En pratique, l’avortement n’est donc plus possible après 6 semaines de grossesse, même en cas de viol et d’inceste. Elle est aujourd’hui la loi anti-avortement la plus restrictive du pays. De plus, cette loi encourage les citoyens à poursuivre en justice tout contrevenant (patientes, personnels médicaux et même proches de la patiente).

Face à ce recul des droits des femmes à disposer de leurs corps, de nombreuses personnes ont manifesté leur désaccord avec cette loi.

A commencer par le président américain, Joe Biden, qui parle d’ « une attaque sans précédent contre les droits constitutionnels des femmes » et appelle son gouvernement à trouver « des mesures pour assurer que les femmes du Texas aient accès à des avortements en toute sécurité et légalité« .

De nombreuses célébrités du pays ont aussi tenu à montrer leur soutien en condamnant publiquement cette loi. Cent personnalités, venues du monde de la musique et du cinéma, ont ainsi partagé une image sur leurs réseaux sociaux indiquant « Je suis solidaire des Texanes et des personnes qui, partout dans le monde, recherchent la liberté de reproduction. »

On retrouve dans cette liste l’actrice Alyssa Milano, très impliquée dans les questions de féminismes et figure du mouvement Me Too, le mannequin Bella Hadid ou encore les chanteuses Dua Lipa et Pink.

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D’autres artistes ont aussi fustigé cette nouvelle loi, pointant du doigt que les responsables politiques devraient plutôt s’occuper de l’épidémie de Covid au lieu de « foutre leur nez dans ce qui concerne le corps des autres« , comme la chanteuse Lizzo dans un live Instagram réunissant plus de 10 000 personnes.

La chanteuse et actrice Barbra Streisand s’est, elle, demandé si nous n’avions pas reculé dans le temps avant de rajouter « N’est-il pas intéressant de constater que le fait de mettre un masque est une ‘violation de leur corps’, mais qu’interdire le droit à l’avortement ne l’est pas ?« 

Conséquence des années Trump

La loi a rapidement suscité l’indignation et beaucoup de ses détracteurs en ont pointé la nature anti-constitutionnelle, puisque la Cour suprême des États-Unis garantit le droit à l’avortement jusqu’à 22 semaines. Ce n’est pas la première fois qu’un État essaie de faire passer cette loi « du battement de coeur » mais la Cour suprême a toujours rejeté sa validité, se basant sur l’arrêt Roe v. Wade.

Ce mercredi, la Cour suprême ne s’est pas prononcée sur la constitutionnalité de la loi. Le juge John G. Roberts Jr. a déclaré que les personnes ayant contesté la loi, dans une demande d’urgence auprès du tribunal, n’avaient pas plaidé leur cause face à des questions de procédure « complexes et nouvelles« . Une décision qui permet de laisser en place cette loi pour le moment.

Cinq juges sur quatre ont donc voté pour ne pas suspendre ce texte de loi qui restreint de façon drastique l’accès à l’avortement. Sur les cinq juges conservateurs ayant voté contre le retrait de cette loi, trois ont été nommés par Donald Trump, notamment pour leurs positions anti-avortement. Comme le souligne Alexandra Ocasio-Cortez dans un tweet, « Les républicains avaient promis de faire tomber « Roe contre Wade » et ils ont réussi ».

Marine Andrieu

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