Etat islamique : la terreur règne aussi en interne
L’Etat islamique (EI) ne sème pas seulement la terreur parmi ses adversaires. En interne aussi, c’est l’angoisse qui domine. Des djihadistes allemands racontent.
Dans le Süddeutsche Zeitung des agents des services de la sécurité de l’état allemands racontent sur base de témoignages recueillis parmi les « returnees » que l’angoisse est constante au sein des troupes combattantes de l’EI. Non seulement le djihadiste risque à chaque instant de se faire tuer au combat, mais il doit aussi se méfier de son propre camp. Au sein de l’EI, la paranoïa est grande et ceux que l’on soupçonne d’espionnage sont torturés, exécutés ou décapités. Toujours selon le journal, être en possession d’un GSM suffit à éveiller les soupçons et à se faire exécuter.
Les témoignages parus dans le journal allemand permettent de découvrir la vie quotidienne dans l’EI où la terreur est présente à chaque instant. Accueilli avec des embrassades et du « pepsi-cola », les nouveaux venus sont très vite mis à contribution : veulent-ils combattre ou souhaitent-ils commettre un attentat suicide? Celui qui choisit la seconde option est traité avec tous les égards. Les autres sont martyrisés et subissent des traitements inhumains au moindre doute. Le journal précise que pas moins de quatre Allemands ont commis des attentats suicide. Le journal stipule aussi que ces témoignages obtenus par les services allemands sont difficilement vérifiables, et qu’il pourrait ici s’agir de fuite organisée par l’état allemand pour rebuter les futurs candidats djihadistes.
On estime que près de 600 Allemands seraient partis vers la Syrie ou l’Irak, dont une centaine de femmes. Près de 200 djihadistes seraient de retour en Allemagne. Deux d’entre eux vont probablement être poursuivis pour crimes de guerre. Une accusation qui peut mener à la prison à perpétuité. Pour l’instant les returnees ne risquaient qu’une peine de maximum 10 ans pour participation à un mouvement terroriste.
Kriegsverbrechen: Ermittlungen gegen deutsche IS-Dschihadisten http://t.co/6qf4OPptcc pic.twitter.com/RbMesvyoQS
— DIE WELT (@welt) February 8, 2015
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Parmi les deux accusés, on retrouve Denis Cuspert. En 2014, plusieurs sites avaient pourtant annoncé la mort de cet ancien ‘gangsta-rapper’ de Berlin qui se fait appeler Abu Talha al-Almani, « Abou Talha l’Allemand ». Véritable vedette du djihad international, il s’était fait l’un des chantres du mouvement au travers de « nasheed », des poèmes musulmans musicaux. En 2011, il lance avec l’Autrichien Mohamed Mamadou le groupe djihadiste Millatu Ibrahim et entame la propagande islamiste sur Internet avant de quitter l’Allemagne pour la Syrie en 2012.
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