Et si… la population mondiale déclinait ?
Avec des » si « , on pourrait refaire le monde. Refaisons-le ! Nous sommes trop nombreux sur Terre, information répétée à l’envi.
Et si la planète abrite aujourd’hui 7,7 milliards d’âmes, les prévisions onusiennes les estiment à 11 milliards en 2100 ; la croissance n’est pas qu’économique, elle est aussi démographique. Deux paramètres qui constituent les principales causes du réchauffement climatique, selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). C’est dans les pays développés que la consommation de ressources et les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont les plus élevées, la croissance démographique rapide des pays en voie de développement participant à la disparition des forêts et de la biodiversité.
Et si la population mondiale était limitée, voire diminuée ? Restreindre volontairement les naissances ? La Chine a mis la théorie en pratique de 1979 à 2015, via sa politique de l’enfant unique. Une politique qui a porté ses fruits puisque, en 2006, Zhang Weiqing, responsable de la Commission nationale de la population et du planning familial, affirmait qu’elle a permis d’éviter 400 millions de naissances. La population chinoise devrait d’ailleurs encore décroître d’environ 2,2 % d’ici à 2050. Mais avec de lourdes conséquences, puisque chaque enfant aura potentiellement à sa charge deux parents et quatre grands-parents, la problématique du » 4-2-1 « .
En réalité, le nombre de naissances diminue partout dans le monde. Ainsi, à en croire un rapport publié par l’ONU en juin dernier, l’indice de fécondité global a baissé : de 3,2 naissances par femme en 1990, il est passé à 2,5 en 2019 et devrait plafonner à 2,2 en 2050. Dès lors, la croissance démographique actuelle s’explique surtout par l’allongement de l’espérance de vie et le recul de la mortalité infantile. Pour autant, malgré ces deux paramètres, la Terre devrait voir sa population décliner vers 2100, selon plusieurs sources qui contredisent les estimations des Nations unies. Pour maintenir à un niveau égal la taille d’une population en l’absence de toute migration, le seuil de fécondité est en effet de 2,1 naissances par femme. L’immigration est dès lors une solution souvent avancée pour régénérer les sociétés vieillissantes. Mais qui n’est pas du goût de tout le monde. Le Japon, par exemple, refuse d’y recourir.
Dans leur livre Empty Planet : the shock of global population decline, le journaliste John Ibbitson et le sondeur Darrell Bricker exposent les conséquences d’une population mondiale moins nombreuse. D’un côté, ils mettent en avant une série d’avantages : moins de travailleurs auront droit à des salaires plus élevés, les bons emplois stimuleront l’innovation, la qualité de l’environnement s’améliorera, le risque de famine diminuera et la chute des naissances dans les pays en développement apportera plus de richesse et d’autonomie aux femmes. Mais tout ne sera pas rose pour autant. Le vieillissement de la population et la pénurie de main-d’oeuvre affaibliront l’économie. Moins de jeunes travailleurs signifie également moins de consommateurs et moins d’impôts payés pour répondre aux besoins des citoyens âgés. De quoi creuser un peu plus le fossé entre générations.
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