Eric Zemmour condamné à 10.000 euros d’amende pour provocation à la haine raciale, il compte faire appel
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement et a condamné Eric Zemmour à une amende de 10.000 euros. Pour rappel, le candidat à l’élection présidentielle avait qualifié les migrants mineurs isolés de » voleurs « , » assassins « , » violeurs » sur la chaine CNews.
Le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle Eric Zemmour a été condamné lundi à 10.000 euros d’amende pour provocation à la haine par le tribunal correctionnel de Paris pour ses propos sur les mineurs migrants isolés. Plus précisément, le chroniqueur a été condamné à une peine de 100 jours-amende à 100 euros, soit 10.000 euros d’amende, avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement.
Absent pour le jugement comme lors du procès en novembre dernier, cet habitué des procédures judiciaires était jugé pour avoir qualifié les migrants mineurs isolés de « voleurs », « assassins », « violeurs » sur la chaîne CNews en 2020.
Celui qui est crédité de la quatrième place au premier tour de la présidentielle dans les derniers sondages (à environ 13%) a fustigé cette condamnation « idéologique et stupide ».
Il va faire appel du jugement, a annoncé son avocat, Olivier Pardo. « D’abord parce que la plupart du temps nous avons gagné en appel », a justifié Me Pardo, ensuite parce que le tribunal correctionnel de Paris a « dénaturé la poursuite » en estimant que les propos de M. Zemmour « portaient atteinte aux immigrés » alors qu’ils visaient les migrants mineurs isolés.
Les sorties controversées d’Eric Zemmour, 63 ans, lui ont valu depuis une dizaine d’années une quinzaine de poursuites en justice pour injure raciale, provocation à la haine ou contestation de crime contre l’humanité. Plusieurs fois relaxé, il a été condamné à deux reprises pour provocation à la haine. Il était cette fois-ci poursuivi pour des propos tenus le 29 septembre 2020, lors d’un débat dans l’émission « Face à l’info » sur la chaîne CNews après un attentat devant les ex-locaux du journal satirique Charlie Hebdo. « Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent », avait-il affirmé au sujet des mineurs migrants isolés.
Des « propos méprisants, outrageants » qui montrent « un rejet violent » et une « détestation » de la population immigrée et qui ont franchi « les limites de la liberté d’expression », avait estimé la représentante du ministère public à l’audience en novembre.
« Il n’y a pas une once de racisme chez Eric Zemmour » qui ne fait que dire « la réalité », parfois de « manière brutale, avec ses mots », avait rétorqué Me Pardo, évoquant « une position politique ». Il avait plaidé la relaxe, estimant que la citation pour provocation à la haine raciale ne tenait pas car « les mineurs isolés ne sont ni une race, ni une nation, ni une ethnie« . Le tribunal a aussi condamné le directeur de publication de CNews, jugé au côté d’Eric Zemmour comme c’est l’usage dans les procès de presse, à 3.000 euros d’amende.
Une trentaine d’associations s’étaient constituées parties civiles, dont SOS Racisme, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et la Licra, ainsi qu’une vingtaine de conseils départementaux – les mineurs non accompagnés étant pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), gérée par les départements. Arié Alimi, avocat de la LDH a salué devant la presse une décision « importante ». « Derrière ce projet médiatique, il y a un projet politique, c’est un projet de haine », a-t-il déclaré, un projet qui tend à stigmatiser les personnes en raison de leur origine, en raison de leur confession, de leur race ».
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