Josep Borrell

« Un crime odieux »: l’UE condamne l’assassinat d’un candidat à la présidentielle en Equateur

Le candidat à la présidentielle en Equateur Fernando Villavicencio, deuxième dans les sondages, a été assassiné par balle à la fin d’un meeting électoral à Quito.

Fernando Villavicencio, un centriste de 59 ans, journaliste de profession, était l’un des huit candidats au premier tour de la présidentielle prévu le 20 août en Equateur. Il a été tué alors qu’il sortait d’une salle omnisports dans le nord de la capitale, après un meeting de campagne. Le parquet a fait état de « neuf blessés, dont une candidate à l’Assemblée, et deux policiers », en plus de la mort de l’un des assaillants, abattu par la sécurité.

L’Union européenne a « condamné dans les termes les plus forts » l’assassinat de Fernando Villavicencio, candidat à l’élection présidentielle en Équateur, dénonçant jeudi « un crime odieux » et « une attaque contre la démocratie » dans ce pays sud-américain. « L’UE réitère son engagement total à soutenir la démocratie équatorienne et à contribuer aux efforts visant à garantir des élections démocratiques pacifiques », a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

« Les auteurs et organisateurs de ce crime odieux doivent être traduits en justice« 

« Ce tragique acte de violence est une attaque contre les institutions et la démocratie en Equateur (…) il faut que tous les candidats aux élections bénéficient de mesures de protection rigoureuses afin de garantir un processus électoral libre et démocratique », a-t-il ajouté. « Les auteurs et organisateurs de ce crime odieux doivent être traduits en justice« , a insisté M. Borrell, exprimant « la solidarité » de l’UE et rappelant la coopération apportée par les Européens à l’Equateur dans sa lutte contre la violence liée à la  criminalité organisée.

Fernando Villavicencio se classait deuxième en intentions de vote avec environ 13%, selon les derniers sondages de l’institut Cedatos, derrière l’avocate Luisa Gonzalez (26,6%), proche de l’ex-président de gauche Rafael Correa.

Suite à la mort du candidat, l’état d’urgence a été instauré pour 60 jours. « Les forces armées sont en ce moment mobilisées à travers tout le territoire national afin de garantir la sécurité des citoyens, la tranquilité du pays et des élections libres et démocratiques le 20 août », a déclaré le président équatorien dans une allocution diffusée sur YouTube.

En Equateur, une « menace gravissime »

La semaine précédente, M. Villavicencio avait fait état de menaces contre lui et son équipe de campagne, prétendument adressées par le chef d’une bande criminelle liée au narcotrafic actuellement en prison. « Malgré les nouvelles menaces, nous continuerons de lutter pour les braves gens de notre #Equateur », avait alors écrit l’ex-député sur X, nouveau nom du réseau social Twitter, précisant avoir reçu une « menace gravissime » de « alias Fito », leader de la bande « Los Choneros ».

« Je suis indigné et choqué par l’assassinat du candidat à la présidence Fernando Villavicencio », a écrit le président Guillermo Lasso sur X. « Je vous assure que ce crime ne restera pas impuni », a-t-il promis. « Le crime organisé est allé très loin, mais tout le poids de la loi s’abattra sur lui« , a-t-il ajouté. M. Lasso a convoqué en urgence dans la soirée une réunion des hauts responsables de la sécurité et d’institutions publiques telles que la Cour nationale de justice (CNJ), plus haute juridiction du pays. « Je suis vraiment blessé et très préoccupé pour l’Equateur », a exprimé le président de la CNJ, Ivan Saquicela.

Ces dernières années, l’Equateur est confronté à une vague de violence liée au trafic de drogue qui, en plein processus électoral, a déjà entraîné la mort d’un maire et d’un candidat au Parlement. La présidente du Conseil national électoral (CNE), Diana Atamaint, avait en outre indiqué que plusieurs membres de cette autorité chargée de superviser le scrutin avaient reçu des menaces de mort.

En amont des élections locales de février, deux candidats au poste de maire avaient été assassinés. Le nombre d’homicides pour 100.000 habitants s’est établi à 25 en 2022 dans le pays, presque le double par rapport à 2021.

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