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En Indonésie, il faut passer un test de virginité pour devenir policière

Marie Gathon Journaliste Levif.be

En Indonésie, les femmes qui veulent devenir policières doivent se plier à un test de virginité. Au nom de la convention des Droits de la l’Homme, Human Rights Watch dénonce cette pratique jugée humiliante et discriminatoire.

Sur le site internet de la police indonésienne, on peut lire : « Toutes les femmes qui veulent devenir policières devraient garder leur virginité ». Les femmes mariées n’étant pas considérées comme aptes au métier de policière. En effet, en Indonésie, le test de virginité pour les policières fait partie des tests physiques. Et même si le règlement ne parle pas clairement d’un test de virginité, mais plutôt d’un examen gynécologique, il est pratiqué depuis de nombreuses années et assez tôt dans le processus de recrutement.

Entre mai et octobre, HRW a interviewé huit policières et candidates dans six villes indonésiennes. Celles qui l’ont subi ont affirmé que toutes les autres femmes avaient dû s’y plier également. Les candidates qui ont « échoué » au test n’ont pas forcément été expulsées des forces de l’ordre, mais elles ont toutes décrit le moment comme douloureux et traumatisant.

Lors de ces tests, une vingtaine de femmes sont placées dans une pièce. Il leur est demandé de se dévêtir. Ensuite, le personnel médical inspecte différentes parties de leur corps. Après cet examen, il est demandé aux femmes de passer par deux dans une autre pièce où est pratiqué le test de virginité.

« Je me suis sentie humiliée, car la porte n’était pas fermée et que les candidates pouvaient tout voir depuis la pièce d’à côté alors qu’il s’agit de quelque chose qui devrait se faire en privé », témoigne une jeune femme. « C’était très humiliant et douloureux ». « Ils nous testent en insérant deux doigts avec du gel. Ça fait très mal. Une de mes amies s’est même évanouie », ajoute-t-elle.

Pour Nisha Varia, directrice des Droits des Femmes au sein de HRW, « ce test est invasif et abusif. Il n’a aucune incidence sur la capacité à être une bonne policière ». « Cette pratique est dégradante et discriminante à l’égard des femmes », ajoute-t-elle. De plus, cette méthode est tout à fait « discréditée et non scientifique ».

Selon HRW, l’Indonésie tente de recruter plus de femmes au sein de sa police. Le gouvernement voudrait passer de 14 000 à 21 000 femmes engagées dans les forces de l’ordre avant la fin de l’année 2014. Cela ne représenterait en fait que 5 % des effectifs, « mais c’est une première étape importante », commente Nisha Varia.

Conformément aux droits des femmes, HRW demande que ces tests de virginité soient abolis et que les autorités s’assurent qu’il ne soit plus pratiqué.

HRW a également rapporté l’utilisation de ces tests de virginité abusifs dans d’autres pays comme l’Égypte, l’Inde et l’Afghanistan.

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