Emmanuel Macron annonce une loi contre les « fake news »
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi un texte de loi pour lutter contre les « fake news » sur internet en « période électorale », dans une allusion voilée aux médias publics russes RT et Sputnik.
« Nous allons faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles », a déclaré lors de ses voeux à la presse le chef de l’Etat qui s’en était notamment pris en mai dernier, peu après son élection, aux deux médias publics russes en français qu’il avait qualifiés d' »organes d’influence ».
M. Macron a également annoncé que les pouvoirs de l’autorité de régulation de l’audiovisuel allaient être « accrus pour lutter contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des Etats étrangers ».
« Cela permettra (…) de refuser de conclure des conventions avec de tels services », ou de « suspendre ou annuler » ces conventions « en prenant en compte tous les contenus édités par ces services, y compris sur internet », a ajouté M. Macron.
Le président avait accusé en mai, lors d’une conférence de presse avec son homologue russe Vladimir Poutine, la chaîne russe RT et l’agence de presse publique russe Sputnik, qui disposent tous deux de sites d’information en français, d’avoir diffusé « des contre-vérités infamantes » et de la « propagande mensongère ». RT a depuis, en décembre, lancé sa chaîne de télévision en français.
Des milliers de documents internes de l’entourage du candidat Macron avaient également été publiés sur les réseaux sociaux, une opération dénoncée comme une tentative de « déstabilisation démocratique, comme cela s’est déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle ». Devant la presse mercredi, M. Macron a fustigé « cette propagande articulée avec des milliers de compte sur les réseaux sociaux » qui « en un instant répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste ».
Il a précisé que « le contenu de ce texte sera détaillé dans les semaines qui viennent ».
Ainsi, « les plates-formes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus », a-t-il précisé.
« En cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge » pour permettre le cas échéant « de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site internet », a-t-il poursuivi.
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