Elections municipales en Turquie: victoire de l’opposition, la pire débâcle électorale d’Erdogan
Erdogan a reconnu sa défaite aux élections municipales en Turquie. Plusieurs grandes villes, comme Ankara ou Istanbul, ont été remportées par l’occposition.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a concédé dimanche la victoire historique de l’opposition aux élections municipales, qui constituent selon lui un « tournant » pour son camp, au pouvoir depuis 2002.
Après dépouillement de 95% des urnes à l’échelle nationale, l’opposition turque a infligé au parti AKP (islamo-conservateur) du chef de l’État sa pire débâcle électorale. Le principal parti de l’opposition, le CHP (social-démocrate), a revendiqué sa victoire à Istanbul et Ankara, les deux plus grandes villes de Turquie et s’apprêtait à en rafler de nombreuses autres, comme Bursa, grosse ville industrielle du nord-ouest acquise à l’AKP depuis 2004.
Depuis le siège de son parti à Ankara et devant une foule abattue, inhabituellement silencieuse, le président turc a promis de « respecter la décision de la Nation ». Peu auparavant, le maire sortant d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, quinquagénaire médiatique et fringant, avait annoncé sa réélection à la tête de la plus grande ville de Turquie, qu’il a conquise en 2019, sans même attendre la proclamation des résultats officiels.
« Ce soir la démocratie va déferler (…) sur les places, dans les rues, les universités, les cafés et les restaurants d’Istanbul », a lancé l’édile face à des dizaines de milliers de ses partisans exultants, accourus devant le siège de la municipalité, sous une déferlante de drapeaux rouges turcs et de fumigènes.
À Ankara, le maire CHP Mansur Yavas, largement en tête, avait lui aussi déjà revendiqué la victoire, affirmant devant une foule en liesse que « ceux qui ont été ignorés ont envoyé un message clair à ceux qui dirigent ce pays ».