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Friedrich Merz, le chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et probable prochain chancelier allemand. © Belga Image

Elections en Allemagne : Merz veut «l’indépendance allemande vis-à-vis des Etats-Unis» et cherche une alternative à l’Otan

Le leader du CDU victorieux des élections législatives en Allemagne, Friedrich Merz, s’est exprimé sur ses premières visions internationales, notamment vis-à-vis des Etats-Unis et l’Otan. Le conservateur veut que l’Europe développe son propre système de défense.

Le chef du parti conservateur, vainqueur des élections législatives en Allemagne, Friedrich Merz, a affiché dimanche comme « priorité absolue » le renforcement de la défense européenne afin que le Vieux continent atteigne « progressivement l’indépendance vis-à-vis des États-Unis ».

Face au gouvernement américain qui « se montre largement indifférent au sort de l’Europe », celui qui est appelé à former le prochain gouvernement a évoqué, à la télévision ARD, « une capacité de défense européenne autonome » comme alternative à « l’Otan dans sa forme actuelle ».

« Je n’aurais pas cru devoir dire quelque chose comme ça », a concédé le patron de la droite allemande façonnée par la doctrine atlantiste. « Mais après les déclarations de la semaine dernière de Donald Trump, il est clair que les Américains, du moins cette partie des Américains, ce gouvernement, sont largement indifférents au sort de l’Europe », a déploré Friedrich Merz.

La relation avec les Etats-Unis traverse une passe particulièrement délicate, les initiatives de Donald Trump sur la guerre en Ukraine inquiétant les Européens. L’avenir de l’alliance militaire de l’Otan, mise en place en 1949 pour assurer une protection mutuelle aux pays occidentaux, est à un tournant, a estimé M. Merz.

« Je suis très curieux de voir comment nous nous dirigerons vers le sommet de l’Otan fin juin, et si nous parlerons encore de l’Otan dans sa structure actuelle. Ou si nous devons très rapidement établir une capacité de défense européenne autonome », a-t-il dit. Les gouvernements allemands, conservateurs ou sociaux-démocrates, s’étaient montrés ces dernières années peu réceptifs à l’idée, poussée par la France, d’une autonomie stratégique de l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis.

Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a déclaré dimanche soir « se réjouir » de travailler avec M. Merz en cette « période cruciale » pour la sécurité du continent.

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