Échange de sms avec Pfizer : la médiatrice de l’UE pas satisfaite de la réponse de Bruxelles
La médiatrice de l’Union européenne Emily O’Reilly n’a pas été convaincue par la réponse de la Commission européenne concernant l’échange de sms entre la présidente de la Commission Ursula Von Der Leyen et le patron de Pfizer. Elle la juge d’ailleurs « problématique ».
La médiatrice de l’UE a jugé mercredi « problématique » la réponse de la Commission européenne sur son refus de transmettre à la presse des textos échangés par sa présidente Ursula von der Leyen avec le PDG de Pfizer concernant les achats de vaccins anti-Covid.
« Notre première analyse est que cette réponse est problématique sur plusieurs points. Une analyse complète sera publiée avec nos conclusions d’ici deux semaines », a tweeté la médiatrice, Emily O’Reilly, à propos de cet échange de messages qui a suscité une polémique en janvier dernier.
Plus de la moitié des 4,2 milliards de doses contre le Covid-19 achetées ou réservées par l’UE ont été fournies par le duo américano-allemand Pfizer/BioNTech, mais les aspects-clés des contrats avec les laboratoires sont restés confidentiels, ce qui a été dénoncé par des ONG et des eurodéputés.
Le dossier est arrivé sur la table de la médiatrice de l’UE, quand un journaliste du New York Times l’a saisie à la suite d’un article d’avril 2021 faisant état d’échanges entre Mme von der Leyen et le patron de Pfizer Albert Bourla, dans le cadre des négociations sur un contrat d’achat de vaccins. A la demande du journaliste, la Commission avait accepté de transmettre trois documents mais pas les sms.
En janvier, la médiatrice avait demandé à ce que le cabinet de la cheffe de l’exécutif européen procède à « une recherche plus approfondie » pour retrouver ces sms. Elle avait critiqué le fait qu' »aucune tentative n’ait été menée » en ce sens, jugeant qu’une telle « façon d’agir ne répondait pas aux attentes en matière de transparence » sur l’accès du public aux documents de l’UE.
La Commission avait estimé, contrairement à la médiatrice, que ces sms sont « par nature des documents d’une courte durée de vie, qui ne contiennent en principe pas d’informations importantes relatives aux politiques, activités et décisions de la Commission » et partant ne sont pas soumis aux règles sur la transparence.
Les enquêtes de la médiatrice peuvent donner lieu à des recommandations qui ne sont pas contraignantes.
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