![](https://img.static-rmg.be/a/view/q75/w962/h503/f41.15,31.33/6997806/gettyimages-2196825126-jpg.jpg)
Donald Trump a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour Pénale internationale
Trump a signé un nouveau décret contre une grande instance internationale, ici la Cour pénale internationale. Il s’agit de mesures visant les finances personnelles et les visas de personnes associées aux procédures lancées par la CPI.
Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée d’avoir « engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël ».
Le texte, diffusé par la Maison Blanche, interdit l’entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI. Le décret prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par ces mêmes personnes.
Les noms des individus visés n’ont pas été rendus publics dans l’immédiat. De précédentes sanctions prises par le précédent gouvernement Trump en 2020 avaient visé Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour.
Selon le texte diffusé par la Maison Blanche, la CPI a « engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël », des références aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et de militaires israéliens dans la bande de Gaza.
Mandats d’arrêt de la CPI
La CPIa émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, reçu mardi par le président américain. La Cour basée à La Haye (Pays-Bas) a aussi visé l’ancien ministre de la Défense israélien et un chef du Hamas. Ses juges ont estimé qu’il y avait des « motifs raisonnables » de soupçonner les trois hommes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour l’attaque du Hamas du 7 octobre et la guerre israélienne qui a suivi à Gaza. Benjamin Netanyahou avait qualifié la décision d’antisémite, tandis que l’ancien président américain, le démocrate Joe Biden, avait qualifié les mandats d’arrêt contre les Israéliens de « scandaleux ».
La CPI a également émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. Moscou a réagi en émettant ses propres mandats d’arrêt contre de hauts responsables de la cour.
Ni les Etats-Unis, ni Israël, ni la Russie ne sont membres de la CPI, une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre. Fondée en 2002, elle compte aujourd’hui 124 Etats membres et n’a prononcé depuis sa création qu’une poignée de condamnations.
La CPI condamne
La Cour pénale internationale (CPI) a condamné la décision du président américain et s’est engagée à continuer de rendre justice dans le monde. « La CPI condamne la publication par les Etats-Unis d’un décret visant à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial », a déclaré la CPI dans un communiqué. « La Cour soutient fermement son personnel et s’engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d’atrocités à travers le monde, dans toutes les situations dont elle est saisie », a ajouté la CPI.
« Nous appelons nos 125 États parties, la société civile et toutes les nations du monde à s’unir pour la justice et les droits humains fondamentaux », a poursuivi la CPI.