Covid: les enseignements de la vaccination en Israël
La campagne de vaccination contre le Covid menée en Israël, pointée pour sa rapidité, semble être efficace. Des études le confirment et la propagation du virus a commencé à ralentir.
Depuis le début de la campagne de vaccination, Israël se trouve dans le top mondial. Depuis la mi-décembre, à la faveur d’un accord avec Pfizer pour le partage de ses données médicales numérisées sur l’efficacité du vaccin, Israël a vacciné plus de 3,9 millions de personnes (plus de 40% de sa population), dont 2,5 millions ont reçu leur seconde dose. Le pays de neuf millions d’habitants a enclenché depuis une semaine la sortie de son troisième confinement et compte vacciner toute sa population de plus de 16 ans d’ici la fin du mois de mars.
Etudes encourageantes
Malgré cela, il y a une vingtaine de jours, le pays avait toujours du mal à contenir le nombre d’infections et affrontait une troisième vague de Covid. Le nombre de contaminations quotidiennes avait même atteint un nouveau record de plus de 10.000 nouveaux cas confirmés en 24h et le taux d’infections par habitant était l’un des plus élevés de la région. De tels chiffres faisaient craindre que les vaccins ne soient pas aussi efficaces qu’espéré.
Des études montrent pourtant que le vaccin Pfizer/BioNTech est efficace. D’après le principal assureur de santé d’Israël, il y a « une réduction de 94% du taux d’infection symptomatique et une baisse de 92% du taux de maladie grave, comparé à 600.000 (sujets) similaires n’ayant pas été vaccinés. » Ils notent en outre que l’efficacité du vaccin est maintenue dans toutes les catégories d’âge, y compris chez les plus de 70 ans.
D’après une première étude, 0,1% des gens ayant été vacciné deux fois tombe encore malade, selon le Jerusalem Post. L’étude a été menée par Maccabi Healthcare Services, l’un des quatre gros prestataires de soins en Israël, qui a vacciné plus d’un million d’habitants. Il ressort de données arrêtées au 11 février que sur les 523.000 personnes ayant reçu deux doses du vaccin, 544 ont tout de même été infectées au coronavirus. La plupart d’entre eux ne présentaient que quelques symptômes légers. Quinze ont dû être hospitalisés dont 4 dans un état grave. Aucun décès n’a été signalé parmi les double vaccinés. « Ces données prouvent incontestablement que le vaccin est très efficace », commente Miri Mizrahi Reuveni, directrice de la division santé des MHS.
Une efficacité qui met du temps
Cette efficacité semble finalement porter ses fruits sur le terrain. Selon les chiffres officiels. Le nombre d’hospitalisations en lien avec le Covid-19 a considérablement baissé de même que le nombre de décès de personnes de plus de 60 ans, atteintes du coronavirus.
Le vaccin prend un certain temps avant d’être efficace. La réponse immunitaire n’est pas immédiate suite à l’injection, d’autant que deux doses sont requises. Elle peut également prendre plus de temps chez les personnes âgées. Les autorités espèrent donc voir le nombre de cas, et surtout d’hospitalisation, encore diminuer dans les prochaines semaines.
On rouvre tout, ou presque
Après avoir annoncé un allégement avec l’ouverture de certains commerces et services la semaine dernière, le gouvernement israélien a décidé d’autoriser à partir du 21 février l’ouverture des commerces de rue, des centres commerciaux, des marchés, des musées et des librairies. L’ouverture des salles de sport, des hôtels, des piscines et des spectacles sera autorisée aux personnes ayant reçu deux doses de vaccin ou ayant guéri du Covid-19. Les restaurants et les bars seront autorisés à ouvrir à partir du 7 mars, si les chiffres de contaminations continuent de baisser.
Peut-on dire pour autant que c’est la seule conséquence de la vaccination et que la Belgique peut s’attendre à une progression similaire ? Il faut être prudent. Les premiers enseignements provenant d’Israël sont encourageants. L’évolution sanitaire est sans nul doute associée à la campagne de vaccination, mais le confinement a également influé la propagation du virus. Le Liban voisin, par exemple, présente une courbe de contamination similaire, près d’un mois après un confinement strict et alors qu’il entame à peine sa campagne de vaccination. De plus, le pays a trois semaines d’avance sur la campagne de vaccination belge, et la rapidité des livraisons et d’inoculation des doses ne sont en rien comparable. Chez nous, seuls 3,22% de la population belge sont actuellement partiellement vaccinés, et 1,77% a reçu les deux doses.
Israël refuse l’entrée de vaccins à Gaza
Selon l’Autorité palestinienne, Israël a refusé l’entrée de milliers de vaccins à Gaza. Le Cogat, l’organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens, a affirmé de son côté que la demande palestinienne d’entrée de vaccins est « en cours d’examen et attend une décision politique ». Cette position israélienne est « un vrai crime et une violation de toutes les lois internationales et normes humanitaires », a dit à l’AFP Hazem Qassem, le porte-parole du Hamas, dénonçant une mesure « discriminatoire » par Israël.
L’Autorité palestinienne a lancé début février la vaccination auprès de son personnel médical après avoir reçu 2.000 doses de l’Etat hébreu. Elle devait recevoir mi-février au moins 50.000 autres vaccins grâce au dispositif « Covax » d’aide aux pays les plus pauvres. Elle a également reçu 10.000 doses du vaccin russe Spoutnik V et indiqué son intention d’en partager une partie avec les Palestiniens de la bande de Gaza.
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Ces derniers jours, des sources israéliennes ayant requis l’anonymat ont suggéré à l’AFP que le transfert de vaccins à Gaza relevait d’une décision politique qui pourrait être liée à des pourparlers engageant Israël et le Hamas.
(avec AFP)
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