Cour suprême: Trump devrait nommer Amy Coney Barrett
Donald Trump a choisi la juge conservatrice Amy Coney Barrett pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême des Etats-Unis, rapportent vendredi les grands médias américains, avançant des sources républicaines bien placées.
Si cette professeure de droit âgée de 48 ans est effectivement désignée samedi puis confirmée par le Sénat, elle viendra renforcer la majorité conservatrice au sein de cette institution.
« Nous allons annoncer quelqu’un de fantastique! », a lancé vendredi soir le président américain lors d’un meeting de campagne à Newport News, en Virginie, sans en dire plus sur son choix.
« Je pense que demain (samedi) va être une grande journée! », a-t-il ajouté devant une foule enthousiaste, qui a applaudi à tout rompre à l’évocation de cette annonce, à moins de 40 jours de l’élection présidentielle.
Le milliardaire républicain doit confirmer officiellement samedi à 17H00 (21H00 GMT) depuis la Maison Blanche le nom d’Amy Coney Barrett, magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes.
Elle doit succéder à la progressiste « RBG », icône féministe décédée la semaine dernière des suites d’un cancer.
Donald Trump a engagé au pas de course le processus pour pouvoir ancrer durablement la Cour suprême dans le conservatisme, ses juges étant nommés à vie.
Les démocrates sont vent debout, arguant qu’il devrait attendre l’élection avant de de faire basculer dans le camp conservateur cette institution qui tranche, aux Etats-Unis, les principales questions de société, comme l’avortement ou le droit de porter des armes.
Si sa candidate est confirmée, comme attendu, par le Sénat à majorité républicaine, la Cour suprême ne comptera plus que trois juges progressistes sur ses neuf magistrats.
Interrogé un peu plus tôt vendredi, Donald Trump avait répondu: « Je n’ai pas dit que c’était elle, mais elle est extraordinaire ». A-t-il pris sa décision? « Dans ma tête, oui ».
– Tollé démocrate –
Le choix d’Amy Coney Barrett, catholique pratiquante de 48 ans, mère de sept enfants et opposée par conviction personnelle à l’avortement, pourrait galvaniser l’électorat religieux conservateur sur lequel Donald Trump s’est largement appuyé pour se faire élire il y a quatre ans.
Mais les sources républicaines mentionnées dans les médias américains n’excluent pas la possibilité d’un « revirement de dernière minute » du président.
« Il ne s’est pas, à ce que l’on sache, entretenu avec d’autres candidates », précise néanmoins le New York Times.
L’autre favorite, moins connue, était Barbara Lagoa. Née en Floride il y a 52 ans de parents ayant fui le régime communiste de Fidel Castro, elle aurait pu constituer pour Donald Trump un atout politique de poids dans cet Etat du Sud potentiellement décisif pour la présidentielle.
Une « femme formidable » et « Hispanique », avait souligné le républicain, qui a indiqué vendredi soir ne pas l’avoir rencontrée en personne.
La magistrate nommée samedi par le locataire de la Maison Blanche devra ensuite être confirmée par le Sénat, à la majorité simple.
Malgré le tollé démocrate, la chambre haute devrait se prononcer avant la présidentielle du 3 novembre.
Signe des tensions politiques, c’est sous les huées de manifestants que Donald Trump était venu se recueillir jeudi devant la dépouille de Ruth Bader Ginsburg, exposée à l’entrée de la Cour suprême.
« RBG » a reçu ses derniers hommages solennels au Capitole
Une semaine tout juste après son décès, à 87 ans, « RBG » a reçu vendredi ses derniers hommages solennels au Capitole des Etats-Unis, en présence du candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden et de sa colistière, Kamala Harris.
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« Aujourd’hui, la juge Ginsburg a marqué l’histoire une dernière fois », a tweeté l’ancien vice-président américain.
Elle est la première femme à recevoir un tel hommage au siège du Congrès américain et la première personne de confession juive.
Avant elle, la dépouille de Rosa Parks, figure de la lutte pour les droits civiques, avait été exposée sous la rotonde en 2005.
Ruth Bader Ginsburg sera inhumée dans l’intimité la semaine prochaine au cimetière national d’Arlington, près de Washington.
Orné du drapeau américain, son cercueil a quitté le Capitole, traversant une haie d’honneur formée, en vaste majorité, par des femmes républicaines et démocrates.
Un rare signe d’union dans une Amérique profondément divisée.
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