Donald Trump. © REUTERS

Comment Trump tente de torpiller l’Obamacare via sa réforme fiscale

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

La grande réforme fiscale promise par Donald Trump durant sa campagne est enfin sur les rails. Une première grande victoire pour le président, qui en profite pour rattraper son précédent échec : l’abrogation d’Obamacare.

C’est une première vraie victoire pour le programme de Donald Trump, onze mois après son accession au pouvoir. Le Congrès a adopté cette semaine la plus grande baisse d’impôts depuis 31 ans, une réforme majeure. « C’est la plus grande baisse d’impôts de l’histoire de notre pays », s’est félicité Trump.

Ce succès réconcilie le président et la majorité républicaine, après l’échec de l’abrogation de la loi sur la santé de Barack Obama. Aussi promise durant la campagne, la suppression d’Obamacare a subi de nombreux revers. L’administration Trump s’avoue-t-elle vaincue sur le sujet ? Pas vraiment. « Nous avons supprimé pour l’essentiel l’Obamacare », a d’ailleurs affirmé Donald Trump. Une allégation erronée, mais qui tient sa source dans une des mesures de la nouvelle réforme.

En effet, le texte de la réforme fiscale contient également une grande revendication conservatrice: la suppression d’une amende qui était imposée par « Obamacare » depuis 2010 aux Américains non assurés. Cette mesure visait à inciter le plus grand nombre à cotiser. C’est donc au principe même d’Obamacare que le nouveau texte s’attaque. Le pari : fragiliser l’équilibre du système, attendre qu’il s’effondre pour ensuite forcer les démocrates à coopérer sur un remplacement de la loi.

Mais la déclaration de Trump sur Obamacare ne semble pas avoir eu l’effet escompté. La fin de l’année a donné lieu à une vague d’inscriptions au programme. Au total, quasi 9 millions d’Américains ont souscrit l’assurance santé dans les 39 États desservis par le site HealthCare.gov, selon des chiffres dévoilés cette semaine par le gouvernement américain, révèle le Time. Une légère baisse par rapport à l’an passé – ils étaient 0,4 million de moins – qui contredit les déclarations du président. Après une année de bataille politique sur le sujet, les observateurs s’attendaient à une diminution plus conséquente, notamment à cause de mesures prises par l’administration (réduction de publicités pour le programme, période d’inscription réduite de moitié…).

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