Comment l’opération Blackstone a permis la libération d’otages européens en Iran
L’opération Blackstone, qui a permis la libération d’Olivier Vandecasteele et de trois autres ressortissants européens, serait terminée.
Nom de code : opération Blackstone. Mission ? Libérer Olivier Vandecasteele et les autres otages européens détenus en Iran. « Selon nos informations, c’est la première fois qu’un État membre de l’Union européenne libère d’Iran des ressortissants d’autres États membres« , ont indiqué des sources gouvernementales belges, en se réjouissant de la libération d’un Danois et deux Irano-Autrichiens grâce à la médiation de la Belgique et les garanties offertes par le sultanat d’Oman.
« Depuis quinze mois que nous traitons le dossier d’Olivier Vandecasteele, nous avons d’emblée voulu adopter une approche européenne« , ont souligné ces sources, sous couvert d’anonymat. Avec ce deuxième volet-surprise de l’opération Blackstone, « directement lié » à la libération du travailleur humanitaire belge contre le diplomate iranien condamné pour terrorisme Assadollah Assadi, « Blackstone est terminée, même si nous continuerons à nous engager dans un contexte international pour libérer d’autres Européens ».
Les services de renseignement belges, qui ont obtenu cet accord en deux volets le 18 mai dernier, avaient ces derniers mois testé plusieurs pistes pour divers ressortissants européens, dont celle du professeur suédo-iranien invité à la VUB Ahmadreza Djalali, mais ce dernier était « non négociable » pour des raisons que ces sources ne peuvent expliquer.
Opération Blackstone: quatre otages libérés en une semaine en Iran
Une fenêtre s’était ouverte pour la libération d’Olivier Vandecasteele, avec le sultanat d’Oman comme garant de l’exécution des accords, « et on a essayé d’obtenir le maximum pour d’autres Européens ». « À un moment, il a fallu conclure la négociation ». Après les quatre libérations de ces sept derniers jours, 22 ressortissants de l’Union européenne croupissent toujours dans les prisons d’Iran, qui pratique la diplomatie des otages depuis plusieurs dizaines d’années. Le caractère plurinational de la négociation menée par la Belgique est une raison supplémentaire pour laquelle le traité de transfèrement bilatéral entre la Belgique et l’Iran n’a pas été utilisé, au profit de l’article 167 de la Constitution, note une autre source gouvernementale.
Quant à la scission de l’opération Blackstone en deux volets, c’était une demande iranienne, peut-être liée à une volonté de Téhéran de contrôler l’image et la communication, alors qu’au final, quatre Européens sont libérés tandis qu’un seul Iranien l’est en échange. Un calcul à prendre toutefois avec prudence, tant les États restent traditionnellement muets sur les conditions de tels accords. Le mois de mai avait déjà été marqué par la libération de deux otages français. « On peut en effet y voir une forme d’assouplissement de l’Iran » vis-à-vis des Européens, « quelque chose évolue de manière positive, mais il faut voir combien de temps ça durera et jusqu’où ça ira ». Après un examen médical lors de leur escale à Oman, les trois otages libérés ce vendredi sont attendus en Belgique aux petites heures de la nuit, aux alentours de 2h00. Ils y seront accueillis par la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib.