Carte blanche

Comment atteindre la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan (carte blanche)

Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du Haut-Karabakh a engendré des décennies de tensions et de violences. Aujourd’hui, l’Arménie a reconnu que ce territoire était désormais azerbaïdjanais. Les récents développements, notamment les tentatives de normalisation des relations, nécessitent une compréhension des enjeux à venir et des espoirs de parvenir à une paix durable, écrit le journaliste Alexander Seale.

La normalisation des relations : une opportunité pour la stabilité

Nikol Pachinian, le Premier ministre arménien, a exprimé son souhait de normaliser les relations avec l’Azerbaïdjan. Il s’est même dit récemment convaincu qu’un accord aboutira entre les deux pays dans les mois à venir. Après le récent conflit et le retour du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan, les négociations semblent être le seul moyen de résoudre ce conflit de manière pacifique. La normalisation offrira une opportunité pour mettre fin aux hostilités et établir des relations pacifiques entre les deux pays, mais également pour dynamiser les relations économiques et la prospérité dans la région. Cela devrait aider durablement l’Arménie à sortir de la crise dans laquelle elle est plongée depuis des années.

Les ambitions territoriales de l’Azerbaïdjan : une vision de continuité territoriale

L’Azerbaïdjan, sous la direction du président Iliam Aliev, vise à établir un corridor territorial vers le Nakhitchevan via le Haut-Karabakh. Cette démarche cherche à renforcer les liens de l’Azerbaïdjan avec la Turquie et à créer un axe géopolitique influent dans la région mais également à faciliter la communication et la circulations entre les deux territoires coupés. Ces ambitions témoignent d’une vision stratégique de la continuité territoriale, mais elles nécessitent des négociations et des compromis avec l’Iran mais aussi l’Arménie, qui pourrait tirer profit du transit des biens et des marchandises par le corridor de Zangezur.

Les enjeux régionaux et internationaux

Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a des répercussions régionales et internationales importantes. La Russie, la Turquie, la France et d’autres acteurs internationaux jouent un rôle clé dans la résolution de ce conflit. La Russie a traditionnellement joué un rôle de médiateur dans la région, mais son soutien à l’Arménie a été remis en question ces dernières années, alors que l’Iran continue à apporter son soutien à Erevan. Favoriser la paix, c’est dégager définitivement l’Arménie de sa dépendance à deux pays sous sanctions internationales que sont la Russie et l’Iran.

Le rôle des médiateurs internationaux

Les médiateurs internationaux ont un rôle majeur à jouer dans la recherche de la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. L’OSCE peut continuer à faciliter les négociations et surveiller le respect des accords de cessez-le-feu. La Russie et la Turquie, en tant que puissances régionales, peuvent jouer un rôle essentiel en encourageant un dialogue constructif entre les parties, tout comme l’Union européenne qui a toute sa place dans la négociation. Ce qu’a fait régulièrement Charles Michel, le Président du Conseil européen, convoquant les deux dirigeants régulièrement à Bruxelles pour faire avancer le dossier.

L’importance de la coopération régionale

Pour envisager la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, il est crucial de reconnaître l’importance de la coopération régionale. La stabilité régionale est un facteur clé pour garantir un avenir pacifique. La coopération économique, la réouverture des frontières et la normalisation des relations diplomatiques peuvent contribuer à renforcer la confiance entre les parties et les échanges, source de développement. La normalisation des relations offrira une opportunité de paix, mais elle exigera des négociations délicates, des compromis de part et d’autre, et une médiation internationale efficace. La résolution de ce conflit dépendra de la volonté de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie de trouver un terrain d’entente et de la capacité de la communauté internationale à les soutenir dans ce processus.

Enfin il faudra prendre en compte la question des réfugiés arméniens qui ont quitté le Karabakh et celle des réfugiés azerbaïdjanais expulsés en 1992 de leurs terres au début de l’occupation arménienne.

Alexander Seale, journaliste LN24

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