Ce que l’on sait des quatre enfants recherchés dans l’Amazonie colombienne
Un biberon, des ciseaux, des empreintes de pas et une cabane de branchages retrouvés cette semaine dans la jungle colombienne prouvent qu’au moins un des quatre enfants disparus après le crash le 1er mai du petit avion dans lequel ils voyageaient a survécu.
Mais le mystère qui tient en haleine la Colombie et bien au-delà s’épaissit au fur et à mesure que les jours passent, les quatre enfants de 13, 9, 4 ans et un bébé de 11 mois restant introuvables.
Voici ce que l’on sait de ce drame qui a fait au moins trois morts, dont la mère des enfants.
Que s’est-il passé le 1er mai ?
Dans la matinée du 1er mai, un Cessna 206 de la compagnie Avianline Charters a décollé d’Araracuara (sud) à destination de San José del Guaviare, l’une des principales villes de l’Amazonie colombienne. A son bord le pilote et six membres de la communauté autochtone Uitoto, un chef indigène et une mère avec ses quatre enfants.
Quelques minutes après le décollage pour un vol de 350 kilomètres au-dessus de la jungle, le pilote signale des problèmes au niveau du moteur et l’avion disparaît des radars.
Les recherches engagées ne retrouvent l’avion, à la verticale le nez écrasé au sol au milieu d’une dense végétation, que le lundi 15 mai. A l’intérieur de l’appareil est retrouvé le corps du pilote. Ce n’est que le lendemain que les forces armées, qui coordonnent les recherches, annoncent la découverte de ceux de la mère et du chef indigène. Pour seule trace immédiate des enfants, un biberon retrouvé non loin grâce à un chien renifleur et des fruits récemment mâchés.
Quels sont les indices retrouvés ?
Puis ce seront des chaussures et des vêtements. Le mercredi 17 mai, les soldats découvrent un « abri de fortune fait de bâtons et de branches », puis un chien des ciseaux et un bout de bandeau pour les cheveux.
Jeudi, c’est une empreinte de pas fraiche qui a été découverte. Des hélicoptères de l’armée de l’Air survolent la zone, diffusant un message audio de la grand-mère des enfants dans la langue des Uitoto leur disant qu’ils sont recherchés et leur demandant de rester là où ils sont pour que les secours puissent les retrouver.
Selon le grand-père, ils sont « habitués à la jungle » et pourraient se cacher, par peur, après l’accident. « Pourquoi les enfants laissent derrière eux des objets » qui pourraient être utiles à leur survie : « les ciseaux sont une arme ou peuvent être utilisés pour couper une feuille », s’est-il demandé vendredi.
Pourquoi l’affaire est confuse ?
« Une joie pour le pays », a tweeté mercredi le président Petro, pressé d’annoncer le sauvetage des enfants. L’information fait le tour du monde mais le président lui-même la dément le lendemain dans un nouveau message : « J’ai décidé de supprimer le tweet car les informations fournies par l’ICBF n’ont pas pu être confirmées. Je regrette ce qui s’est passé ».
Il rend responsable l’organisme public chargé de veiller aux droits des enfants qui avait mercredi dans un communiqué dit avoir reçu « des informations » selon lesquelles les quatre enfants « ont été retrouvés vivants et en bonne santé ».
L’ICBF soulignait pourtant que « les forces militaires n’ont pas encore été en mesure d’établir un contact officiel en raison des conditions météorologiques et du terrain difficiles ».
Où en sont les recherches ?
Vendredi, l’armée a annoncé qu’elle renforçait le nombre des équipes sur le terrain pour les faire passer de 100 à 150. Elle est soutenue par des indigènes autochtones qui connaissent la jungle, les difficultés pour s’y déplacer.
« Dans ce secteur il n’y a pas de village et même les indigènes ne le connaissent pas », a expliqué le grand-père. La jungle et les rivières et fleuves du sud du pays sont également un corridor pour les guérilleros de la principale dissidence des anciennes FARC.