Brexit: l’Union européenne refuse les dernières concessions de Johnson sur la pêche
Les derniers jours de négociations sont chamboulés par la variante du coronavirus venue d’Angleterre.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont parlé à deux reprises ce lundi alors que les négociations post-Brexit restent bloquées, notamment à cause de la question de la pêche à moins de dix jours de la rupture définitive entre Londres et l’UE. Selon le site d’information Bloomberg, l’Union européenne aurait rejeté les dernières concessions du Premier ministre Boris Johnson sur les droits de pêche. Toujours selon Bloomberg, le Royaume-Uni a fait une offre qui verrait la valeur du poisson pêché par les bateaux de l’UE dans les eaux britanniques diminuer de 30 %, une baisse nettement moins importante que les 60 % qu’il réclamait la semaine dernière.
Les Britanniques considèrent le contrôle de leurs eaux de pêche, auparavant sous la juridiction de l’Union, comme un élément clé de la souveraineté qu’ils retrouvent avec Brexit. Pour sa part, l’UE ne veut pas donner accès à son marché unique sans maintenir les droits de pêche en contrepartie.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Isoler le Royaume-Uni
La situation de la pandémie a également été évoquée, selon une source européenne, au moment où le Royaume-Uni doit faire face à la propagation d’une variante du coronavirus, qui a contraint de nombreux pays à suspendre leurs liaisons avec lui.
L’Union européenne doit tenter ce mardi d’harmoniser les mesures mises en place par ses Etats membres pour isoler le Royaume-Uni lors d’une réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept. L’objectif est d’autoriser les ressortissants des Etats membres se trouvant actuellement au Royaume-Uni, les Britanniques résidant dans des pays de l’UE et les chauffeurs de camions bloqués au Royaume-Uni à revenir dans l’UE à condition d’avoir subi au préalable un test PCR et d’être négatifs, selon un diplomate européen.
Menace de pénuries
Menacé de pénuries, le Royaume-Uni s’efforçait mardi de trouver une sortie de crise, en particulier avec la France, pour permettre une reprise du trafic transmanche de marchandises.
Un dépistage dans les ports « fait absolument partie de la discussion », « nous envisageons tout », a déclaré ce mardi matin la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel sur la chaîne Sky News.
Après la décision prise dimanche soir par la France de suspendre pour 48 heures toutes les arrivées en provenance du Royaume-Uni – particulièrement touché par une souche plus contagieuse du coronavirus, qui a entraîné un troisième confinement pour Londres et certaines parties du sud-est de l’Angleterre – les discussions entre Paris et Londres doivent se poursuivre sur la reprise du trafic.
Selon les estimations du Royaume-Uni transmises à l’Organisation mondiale de la Santé, la transmission cette nouvelle variante serait 40% à 70% plus importante. Les scientifiques britanniques qui conseillent le gouvernement britannique observent quant à eux une plus forte transmission chez les enfants par rapport aux autres souches et travaillent sur cette hypothèse pour expliquer sa forte propagation.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici