Le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a annoncé jeudi qu’il se rendra lundi à la COP27 en Egypte, son premier voyage à l’étranger depuis sa victoire sur le chef de l’Etat sortant Jair Bolsonaro.
Je partirai pour l’Egypte lundi. J’aurai plus de discussions avec des dirigeants mondiaux en une seule journée que Bolsonaro en quatre ans », a déclaré Lula lors d’un discours face à des députés à Brasilia. L’ancien tourneur-fraiseur n’a pas précisé s’il participerait à la Conférence sur le Climat dès lundi ou seulement à partir de mardi, ni quels dirigeants il allait rencontrer à Charm el-Cheikh.
Vainqueur de Jair Bolsonaro d’une courte tête le 30 octobre, Lula débutera son troisième mandat le 1er janvier, après avoir gouverné le pays de 2003 à 2010. « Nous allons remettre le Brésil au centre de la géopolitique », a-t-il insisté, reconnaissant les « attentes » de la communauté internationale en ce qui concerne la préservation de la forêt amazonienne.
Sur les trois premières années du mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, la déforestation moyenne annuelle en Amazonie a augmenté de 75% par rapport à la décennie précédente. Lula s’est engagé à tout faire pour atteindre un niveau de « déforestation zéro » et pour remettre sur pied les organes de contrôle de l’environnement qui ont subi de fortes coupes budgétaires et de personnel sous le gouvernement Bolsonaro.
Après la COP27, il doit se rendre le 18 novembre au Portugal, où il sera reçu par le président Marcelo Rebelo de Sousa et le premier ministre Antonio Costa, selon la presse brésilienne, qui cite des sources diplomatiques portugaises.
Lors de son discours jeudi, Lula a affirmé par ailleurs que Jair Bolsonaro avait « une dette envers le peuple brésilien » et qu’il devait « demander pardon pour les mensonges qu’il a raconté durant l’élection et pour ses attaques contre les urnes électroniques ». Le président d’extrême droite avait multiplié les critiques envers le système électoral avant le scrutin, dénonçant des « fraudes » sans en apporter la preuve.
Des militants bolsonaristes campent depuis sa défaite devant des casernes pour réclamer une intervention militaire afin d’empêcher Lula d’accéder au pouvoir. Mercredi soir, le ministère de la Défense a présenté un rapport de l’Armée montrant qu' »aucune inconsistance » n’avait été relevée dans le résultat issu des urnes électroniques.
Ce rapport de 65 pages affirme toutefois qu’il était impossible d’écarter totalement le risque de fraude de ce système de vote, bien qu’aucune irrégularité n’ait été constatée depuis son entrée en vigueur en 1996.
