Brassard « One Love » porté par Hadja Lahbib au Qatar: « C’est quelque chose dont nous pouvons être fiers », souligne Alexander De Croo
Le message qu’a porté mercredi la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, au Qatar durant le match Belgique-Canada ainsi que les entretiens qu’elle a pu mener avec les officiels qataris justifient son déplacement dans ce pays du Moyen orient où se tient la Coupe du monde de football, a expliqué jeudi le Premier ministre, Alexander De Croo, devant la Chambre en réponse à Samuel Cogolati (Ecolo-Groen) et Goedele Liekens (Open Vld).
Au cours de ce match, la ministre arborait le brassard « One Love » symbolisant la lutte contre les discriminations que la FIFA a interdit aux joueurs d’arborer.
« C’est quelque chose dont nous pouvons être fiers », a souligné le chef du gouvernement qui s’en est pris aux déclarations du président de la Fédération internationale de football à propos de ce brassard. « Il ne s’agit pas de politiser le sport », a-t-il ajouté, en rappelant que les droits en jeu étaient des droits fondamentaux. « La FIFA n’a pas profité du moment qui lui était offert pour montrer que le football était un sport mondial et pour tout le monde ».
Durant sa visite de deux jours, la ministre a aussi porté le message de la Belgique à son homologue qatari à l’occasion d’un déjeuner de travail. Elle a fait part de ses « inquiétudes sur les conditions de travail des immigrés au Qatar et sur les droits humains, particulièrement les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ », selon un communiqué des Affaires étrangères diffusé jeudi.
« Ce n’était pas une discussion facile, mais elle était nécessaire. Et cela prouve qu’il valait mieux avoir une discussion que de ne pas en avoir », a souligné M. De Croo.
Les écologistes souhaitaient que la Belgique s’abstienne de dépêcher un représentant officiel à cet événement tant décrié. « Le brassard envoie un message clair: on ne joue pas avec les droits humains. Mais le brassard n’indemnisera pas les milliers de travailleurs migrants lésés et morts sur les chantiers. Nous devons exiger du Qatar un Fonds d’indemnisation », a demandé Samuel Cogolati.
Le Qatar a dépensé 220 milliards d’euros pour cet événement, a-t-il fait remarquer. « Si le Qatar dispose d’autant d’argent pour la Coupe du monde, il en a certainement pour indemniser les travailleurs ».