Birmanie: le verdict qui pourrait conduire Aung San Suu Kyi en prison de nouveau reporté
Un tribunal de la junte birmane a de nouveau reporté lundi son verdict dans un volet du procès fleuve contre Aung San Suu Kyi qui pourrait conduire l’ex-dirigeante, déjà condamnée à deux ans début décembre, en prison pendant des décennies.
Le jugement, dans le volet de l’affaire où elle est accusée d’avoir importé et possédé des talkies-walkies illégalement, a été repoussé au 10 janvier, a-t-on appris de source proche du dossier.
Pour cela, Aung San Suu Kyi risque en théorie trois ans de prison mais ce n’est là qu’une des nombreuses accusations qui, selon les analystes, visent à l’écarter définitivement de l’arène politique.
Les accusations portent sur les premières heures du coup d’État, lorsque des soldats et des policiers ont fait irruption à son domicile et l’auraient trouvée en possession de matériel non autorisé.
La lauréate du prix Nobel, 76 ans, est assignée à résidence depuis le coup d’État du début d’année qui l’a renversée. Au matin du 1er février, les militaires avaient repris le pouvoir dans ce pays d’Asie du Sud-Est, mettant fin à une brève parenthèse démocratique.
Les manifestations à travers le pays contre le putsch ont été réprimées dans le sang, avec plus de 1.300 personnes tuées et 11.000 arrêtées, selon un groupe de surveillance local.
Incitation aux troubles, corruption…
Au début du mois, l’ex-cheffe du gouvernement civil a été condamnée à quatre ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires liées au Covid, un verdict fortement condamné par la communauté internationale.
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a par la suite commué la peine à deux ans de prison, et annoncé qu’elle purgerait sa peine en résidence surveillée dans la capitale, Naypyidaw.
Aung San Suu Kyi est également sous le coup de plusieurs chefs d’accusation de corruption – chacun étant passible de 15 ans de prison – et de violation de la loi sur les secrets officiels.
Les médias ne sont pas autorisés à assister à son procès à huis clos devant un tribunal spécial de la capitale. La junte a également interdit à son équipe juridique de parler à la presse et aux organisations internationales.