Australie: 250 scientifiques réclament des « actions urgentes » du gouvernement
Plus de 250 scientifiques appellent lundi le gouvernement australien à poser des actes urgents en matière de lutte contre les changements climatiques. Une requête qui intervient après plusieurs mois de feux de brousse dévastateurs dont l’ampleur a été exacerbée par le réchauffement.
Dans une lettre ouverte publiée lundi, ces scientifiques provenant de différents pays et spécialisés dans les sciences du climat, les feux de forêt ou la météorologie ont appelé à une action urgente pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Australie et à s’engager de manière constructive dans des pactes mondiaux visant à réduire les émissions totales de la planète à zéro d’ici 2050.
« À bien des égards, cette lettre est le fruit du désespoir des scientifiques après avoir assisté à cette saison d’incendies meurtriers », a déclaré la professeure Nerilie Abram, climatologue à l’Université nationale australienne. « Les scientifiques avertissent les décideurs politiques depuis des décennies sur une aggravation des risques d’incendie en Australie par le changement climatique, et pourtant ces avertissements ont été ignorés », a-t-elle poursuivi. « L’Australie a presque atteint le niveau d’émission par habitant le plus élevé » du monde.
Dans la lettre, les scientifiques énumèrent les liens entre le changement climatique et les incendies: des saisons qui commencent plus tôt et durent plus longtemps, une diminution des précipitations pendant les mois les plus frais, ce qui rend les terrains plus secs, et des températures en hausse. Les évolutions futures engendreront des conditions encore plus propices aux incendies et rendront plus difficile encore leur traitement, disent les scientifiques.
Ils soulignent que les vagues de chaleur à l’intérieur des terres et sur la côte sont plus longes, plus intenses et plus fréquentes. « Ce qu’il se passe actuellement, ce sont les conséquences dangereuses et coûteuses d’à peine un degré de réchauffement », a déclaré le chercheur Jason Sharples de l’Université de Novelle-Galles du Sud à Canberra. « Et pendant que notre climat se modifie au pas de course, la politique environnementale de l’Australie reste immobile. »