Au Sénégal, le marché peu reluisant des déchets électroniques
Les déchets électroniques produits par l’Occident sont envoyés massivement en Afrique, notamment au Sénégal. Une manne financière appréciée des locaux mais qui n’est pas sans incidence sur leur santé et sur l’environnement.
Carcasses d’ordinateurs, téléphones portables à l’écran fissuré, télés archaïques et frigos cabossés… autant de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) produits en Occident qui échouent chaque année par tonnes dans les pays en développement.
Plutôt que prendre en charge un recyclage onéreux, les Etats riches en expédient une bonne partie par conteneurs sur le continent africain sous la dénomination d’objets de «seconde main» afin de passer les douanes sans entrave. Sur place, ils alimentent une économie informelle.
Une source de revenus
Ainsi, au Sénégal, un écosystème florissant s’articule autour de ces objets et fait vivre de nombreuses personnes. Réparation ou revente de pièces détachées: ces DEEE constituent une manne financière, certains contenant des matériaux dont la valeur marchande est élevée, tels que l’aluminium ou le cuivre.
Ce marché local attise également les intérêts des entreprises étrangères, qui rachètent, entre autres, des batteries pour les revendre en Asie. Mais cette économie lucrative se fait au détriment de la santé de ceux qui y prennent part.
Problèmes de santé
Les substances toxiques contenues dans les appareils peuvent causer des pertes de mémoire, des problèmes pulmonaires, des réactions allergiques… D’autant que les acteurs du secteur sont souvent loin de respecter les règles de sécurité, comme le port du masque ou de gants.
Pollution des sols, de l’eau…
Les conséquences sont aussi délétères pour l’environnement, puisque ces activités engendrent une pollution de l’air, des sols et de l’eau. Malgré quelques initiatives privées et une amorce de prise de conscience de l’Etat, la problématique reste complexe car les équipements et machines que nécessiterait un recyclage intégral font défaut.
Au Sénégal comme ailleurs, le défi est immense: reflets de la surconsommation, les équipements électroniques et électriques produisent le flux de déchets à la croissance la plus rapide au monde.
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