Occasions en tous genres Le marché de Colobane, à Dakar, est le temple de la récupération et de l’occasion. Télécommandes, téléphones, écrans, électroménager: on y trouve de tout, à tous les prix. © Jennifer Carlos

Au Sénégal, le marché peu reluisant des déchets électroniques

Le Vif

Les déchets électroniques produits par l’Occident sont envoyés massivement en Afrique, notamment au Sénégal. Une manne financière appréciée des locaux mais qui n’est pas sans incidence sur leur santé et sur l’environnement.

Carcasses d’ordinateurs, téléphones portables à l’écran fissuré, télés archaïques et frigos cabossés… autant de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) produits en Occident qui échouent chaque année par tonnes dans les pays en développement.

Plutôt que prendre en charge un recyclage onéreux, les Etats riches en expédient une bonne partie par conteneurs sur le continent africain sous la dénomination d’objets de «seconde main» afin de passer les douanes sans entrave. Sur place, ils alimentent une économie informelle.

Une source de revenus

Ainsi, au Sénégal, un écosystème florissant s’articule autour de ces objets et fait vivre de nombreuses personnes. Réparation ou revente de pièces détachées: ces DEEE constituent une manne financière, certains contenant des matériaux dont la valeur marchande est élevée, tels que l’aluminium ou le cuivre.

Ce marché local attise également les intérêts des entreprises étrangères, qui rachètent, entre autres, des batteries pour les revendre en Asie. Mais cette économie lucrative se fait au détriment de la santé de ceux qui y prennent part.

Problèmes de santé

Les substances toxiques contenues dans les appareils peuvent causer des pertes de mémoire, des problèmes pulmonaires, des réactions allergiques… D’autant que les acteurs du secteur sont souvent loin de respecter les règles de sécurité, comme le port du masque ou de gants.

Pollution des sols, de l’eau…

Les conséquences sont aussi délétères pour l’environnement, puisque ces activités engendrent une pollution de l’air, des sols et de l’eau. Malgré quelques initiatives privées et une amorce de prise de conscience de l’Etat, la problématique reste complexe car les équipements et machines que nécessiterait un recyclage intégral font défaut.

Au Sénégal comme ailleurs, le défi est immense: reflets de la surconsommation, les équipements électroniques et électriques produisent le flux de déchets à la croissance la plus rapide au monde.

Le dépotoir de l’Occident Face à la forte demande, des conteneurs en provenance d’Europe débarquent chaque semaine à Dakar, remplis de matériaux électriques et électroniques en mauvais état ou inutilisables. Une manière, pour l’Europe et les Etats-Unis, d’éviter un recyclage trop coûteux.
Le dépotoir de l’Occident
Face à la forte demande, des conteneurs en provenance d’Europe débarquent chaque semaine à Dakar, remplis de matériaux électriques et électroniques en mauvais état ou inutilisables. Une manière, pour l’Europe et les Etats-Unis, d’éviter un recyclage trop coûteux. © Jennifer Carlos
Entiers ou en pièces détachées Dans l’atelier de Daouda Ndour, des centaines d’ordinateurs, écrans et autres claviers s’empilent sur les étagères. Depuis 2009, le Sénégalais achète des lots en provenance d’Europe. Les objets qui sont trop endommagés pour être réparés serviront de pièces détachées.
Entiers ou en pièces détachées
Dans l’atelier de Daouda Ndour, des centaines d’ordinateurs, écrans et autres claviers s’empilent sur les étagères. Depuis 2009, le Sénégalais achète des lots en provenance d’Europe. Les objets qui sont trop endommagés pour être réparés serviront de pièces détachées. © Jennifer Carlos
Des matériaux recherchés Ce ferrailleur compte parmi les nombreux Dakarois à vivre de la récup d’objets électroniques. La filière peut être rentable puisqu’elle inclut la revente de composants recherchés tels que l’aluminium, le fer, le cuivre ou le bronze.
Des matériaux recherchés
Ce ferrailleur compte parmi les nombreux Dakarois à vivre de la récup d’objets électroniques. La filière peut être rentable puisqu’elle inclut la revente de composants recherchés tels que l’aluminium, le fer, le cuivre ou le bronze. © Jennifer Carlos
Réparation risquée Une vingtaine de réparateurs du quartier «Salle des ventes», à Dakar, redonne vie aux GSM, casques et télécommandes abîmés qu’on leur apporte. Un système D risqué: ces objets électroniques contiennent des matériaux hautement toxiques.
Réparation risquée
Une vingtaine de réparateurs du quartier «Salle des ventes», à Dakar, redonne vie aux GSM, casques et télécommandes abîmés qu’on leur apporte. Un système D risqué: ces objets électroniques contiennent des matériaux hautement toxiques. © Jennifer Carlos

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