Sergueï Lavrov
Sergueï Lavrov © Getty

Au G20, « l’isolement » de la Russie sujet à interprétation

Le Vif

La Russie s’est retrouvée « isolée » face aux autres pays membres du G20 vendredi lors d’une réunion des chefs de la diplomatie du groupe à Bali, a estimé la ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna, tandis que la Russie soulignait au même moment que les pays occidentaux avaient « échoué » à imposer un boycott de la Russie à la réunion en Indonésie.

Le pays hôte avait invité le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au G20, malgré les réticences des Occidentaux. Ceux-ci ont dénoncé l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la responsabilité de Moscou dans la crise alimentaire et énergétique mondiale déclenchées par la guerre.

« La Russie a été tellement isolée que Lavrov est parti de la conférence à la mi-journée, après avoir parlé », a souligné Mme Colonna dans une interview à l’AFP. « On anticipait une réunion avec des lignes de partages différentes, mais […] la Russie s’est retrouvée isolée, sa responsabilité a été pointée, même par certains pays dont on aurait pu penser qu’ils pourraient nuancer les choses et lui apporter du soutien ».

Aucun État, même parmi les membres des BRICS, les grands pays en développement et plus proches de Moscou, n’a « défendu l’attitude russe », a-t-elle précisé. « Même la Chine a commencé son intervention en disant que la charte des Nations unies devait être au coeur des relations internationales », a relevé la ministre, estimant que les Occidentaux avaient réussi à réunir un front uni face à la Russie.

Malgré des nuances « l’enchaînement des responsabilités a été clair, la guerre en Ukraine touche le monde entier à cause du comportement russe », a-t-elle insisté.

Côté russe, le discours n’est pas le même

Le discours était tout autre côté russe. « Le plan du G7 (qui regroupe l’Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni, la France, l’Italie, les États-Unis et le Canada, NDLR) pour boycotter la Russie au G20 a échoué. Personne n’a appuyé les régimes occidentaux », a déclaré sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Mme Zakharova a aussi nié que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ait boudé des réunions lors du G20 à Bali, des participants affirmant pourtant que le ministre russe avait quitté plusieurs sessions lors desquelles l’intervention militaire de Moscou en Ukraine était critiquée.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a souligné pour sa part que M. Lavrov avait assisté à des réunions dans la salle principale, avant d’avoir des entretiens bilatéraux avec ses homologues d’autres pays.

Le G20, club des 20 plus grandes économies du monde, compte dans ses rangs des États occidentaux qui ont imposé des sanctions à Moscou – à l’image de l’Union européenne ou des États-Unis –  mais également d’autres pays qui n’ont pas voulu condamner clairement l’invasion de l’Ukraine par la Russie, comme la Chine, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud.

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