Attentat à Moscou: un huitième suspect placé en détention provisoire
«Les deux individus étaient libres de se déplacer sans entrave entre la Russie et la Turquie en l’absence de mandat d’arrêt à leur encontre», a précisé un responsable de la sécurité turque sous couvert d’anonymat.
Un huitième suspect de l’attentat dans la banlieue de Moscou a été placé mardi en détention provisoire par un tribunal de la capitale russe, a annoncé son service de presse sur Telegram, les assaillants présumés ayant, eux, été arrêtés dès samedi.
« Un tribunal de Moscou a placé en état d’arrestation un autre participant à l’attentat terroriste du Crocus City Hall », salle de concert où au moins 139 personnes ont péri vendredi, ont annoncé les autorités judiciaires sans détailler ce qui est reproché à cet individu. L’attentat est le plus meurtrier en Russie depuis une vingtaine d’années, et le pire revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) sur le sol européen.
Le président russe Vladimir Poutine a reconnu lundi pour la première fois que l’attentat avait été commis par des « islamistes radicaux », tout en continuant d’évoquer une piste ukrainienne rejetée par Kiev et les Occidentaux.
Les quatre assaillants présumés ont été arrêtés samedi et encourent une peine de prison à perpétuité. Au moins l’un d’entre eux est originaire du Tadjikistan, pays d’Asie centrale. Trois autres suspects supplémentaires avaient été placés lundi en détention. Selon l’agence de presse Ria Novosti, il s’agit d’un père et de deux de ses fils, dont l’un, né au Tadjikistan, détient la nationalité russe.
D’après les autorités, ce huitième suspect est originaire du Kirghizstan, un pays d’Asie centrale voisin du Tadjikistan. Selon l’agence Interfax, il est âgé de 31 ans et possède la nationalité russe. Lors de l’audience, il a affirmé qu’il ne connaissait pas les prévenus accusés d’avoir planifié l’attentat et n’était pas au courant de leurs projets, d’après Interfax. Le suspect aurait assuré qu’il avait « besoin d’un locataire » car il louait un appartement.
Deux suspects ont pu voyager librement entre la Russie et la Turquie
Deux des suspects arrêtés pour leur participation à l’attentat perpétré vendredi à Moscou ont voyagé librement entre la Russie et la Turquie, qu’ils ont quittée ensemble par avion le 2 mars pour retourner en Russie, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire turque.
«Les deux individus étaient libres de se déplacer sans entrave entre la Russie et la Turquie en l’absence de mandat d’arrêt à leur encontre», a précisé ce responsable sous couvert d’anonymat. La nationalité des deux personnes n’a pas été précisée.
Les autorités ont établi qu’il s’agissait de Shamsidin Fariduni, entré en Turquie le 20 février et reparti en Russie le 2 mars depuis l’aéroport d’Istanbul après un séjour dans un hôtel de la mégapole, dans l’arrondissement de Fatih, a continué la même source. Cette source précise que l’homme avait quitté son hôtel le 27 février et qu’il a posté un message à « huit reprises sur les médias sociaux le 23 février depuis le quartier d’Aksaray », dans le même arrondissement de Fatih.
L’autre suspect, selon ce responsable, est Saidakram Rajabalizoda: arrivé à Istanbul le 5 janvier, il est aussitôt descendu dans un hôtel de Fatih qu’il a quitté le 21 janvier. « Il est ensuite reparti pour Moscou le 2 mars par le même vol que Shamsidin Fariduni », a indiqué la source sécuritaire. « Nous estimons que ces deux individus se sont radicalisés en Russie étant donné leur court séjour en Turquie », a insisté ce responsable.
Selon un dernier bilan, l’attentat contre la salle de concert Crocus revendiqué par le groupe Etat islamique en periphérie de Moscou a fait 139 morts et 182 blessés. Quatre principaux suspects ont été arrêtés et placés en détention. Ils encourent une peine de prison à perpétuité. Parmi ces derniers, au moins un est originaire du Tadjikistan, selon la Russie. Un autre, arrêté avec son père et l’un de ses frères, est né au Tadjikistan et détient la nationalité russe, selon l’agence de presse Ria Novosti.