Les scientifiques belges collaborent de plus en plus avec l’armée chinoise «sur des sujets très sensibles»
Le nombre de scientifiques belges menant des collaborations dites «risquées» en lien avec l’armée chinoise explose littéralement, établit l’Ecole royale militaire qui craint les conséquences de cette nouvelle tendance.
Les scientifiques belges mènent plus en plus des recherches sensibles en collaboration avec des universités jugées «à risque» en Chine. Ces recherches portent de plus en plus sur des «technologies critiques» qui sont aussi utiles à des fins militaires, ressort-il d’une étude de chercheurs de l’Ecole royale militaire, citée dans De Tijd jeudi.
Comment l’armée chinoise pourrait profiter des découvertes des scientifiques belges
L’an passé, les collaborations entre des scientifiques d’universités belges avec ceux d’institutions chinoises présentant un risque «élevé», voire «très élevé», ont donné lieu à 1.664 publications conjointes. Il y avait seulement moins de la moitié de telles publications en 2016 (812) et à peine 30 en 2001. L’an passé, 373 de ces publications belgo-chinoises portaient sur des technologies jugées «critiques», selon les normes de la Commission européenne. En 2016, il y en avait à peine 145, et en 2001 tout juste 4.
«Des scientifiques belges ont collaboré avec des chercheurs chinois liés à l’armée sur des sujets très sensibles», affirment les chercheurs Nick Houttekier et Sara Van Hoeymissen, ainsi que le professeur Cind Du Bois de l’Ecole royale militaire. L’année dernière, par exemple, ils ont publié une étude commune sur les moyens de rendre les turbines plus robustes. Toutefois, ce type de savoir pourrait également servir à fabriquer des moteurs à réaction plus efficaces pour les avions de chasse, avertissent les chercheurs. Les collaborations les plus nombreuses portent sur les technologies liées à l’énergie, aux semi-conducteurs et à l’intelligence artificielle.