La Corée du Nord lance un satellite militaire espion: « Une violation des résolutions des Nations Unies »

La Corée du Nord a mis un satellite militaire espion en orbite, un défi aux résolutions de l’ONU lui interdisant d’utiliser des technologies de missiles balistiques que Tokyo et Washington ont vivement condamné.

La fusée qui a décollé a suivi la trajectoire prévue « et est parvenue à mettre le satellite Malligyong-1 sur son orbite », a indiqué l’agence officielle nord-coréenne KCNA. L’armée sud-coréenne avait auparavant annoncé avoir « détecté un supposé satellite de surveillance militaire ».La République populaire démocratique de Corée (RPDC) – nom officiel de la Corée du Nord – prévoit de lancer d’autres satellites « dans un court laps de temps » afin de renforcer ses capacités de surveillance de la Corée du Sud, a annoncé la KCNA. « Le lancement d’un satellite de reconnaissance est un droit légitime de la RPDC pour renforcer ses capacités d’autodéfense« , a-t-elle souligné, alors que le pays fait face à ce qu’il appelle des menaces de la part de la Corée du Sud et des États-Unis.

Condamnation

Dans un communiqué, l’état-major de l’armée sud-coréenne a précisé de son côté qu’elle analysait ce lancement et ne pouvait pas pour l’instant confirmer que le satellite avait bien été placé en orbite. Ce lancement « constitue une provocation qui viole les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », estime l’état-major. Le tir a également été condamné par Tokyo et Washington. « Même s’ils appellent cela un satellite, le lancement d’un objet qui utilise la technologie des missiles balistiques est clairement une violation des résolutions des Nations Unies« , a mis en avant le Premier ministre japonais, Fumio Kishida.

Ce tir est « une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, augmente les tensions et risque de déstabiliser la région et au-delà », a aussi réagi la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également « condamné fermement » mardi le lancement par la Corée du Nord d’un satellite militaire avec l’utilisation de technologies de missiles balistiques. « N’importe quel lancement par la Corée du Nord qui se sert de la technologie de missiles balistiques est contraire aux résolutions du Conseil de sécurité » des Nations unies, a souligné, le porte-parole adjoint de M. Guterres, Farhan Haq, dans un communiqué.

La Corée du Sud a annoncé qu’elle reprendrait les opérations de surveillance le long de la frontière avec la Corée du Nord qui avaient été suspendues en 2018 dans le cadre d’un accord Séoul-Pyongyang visant à réduire les tensions militaires, a rapporté l’agence de presse Yonhap. La Corée du Nord avait informé plus tôt le Japon de son intention de lancer un satellite, dans une troisième tentative après deux échecs de mise en orbite d’un satellite militaire en mai et en août.

Accord suspendu

Ce tir, « quelques heures avant la notification de la fenêtre temporelle, semble souligner deux choses: la confiance de Pyongyang en sa réussite et son intention de maximiser l’effet de surprise », a réagi pour Choi Gi-il, professeur d’études militaires à l’université Sangji.

La Corée du Sud a réagi en annonçant la suspension partielle d’un accord militaire signé avec la Corée du Nord le 19 septembre 2018 pour réduire les tensions le long de la frontière intercoréenne hautement sécurisée, en créant notamment des « zones tampon » maritimes. Un porte-parole du gouvernement sud-coréen a indiqué que Séoul n’avait pas pu notifier directement à Pyongyang la suspension de cet accord, car « les lignes de communication avec la Corée du Nord sont coupées ».

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