Trump accuse Harris d’être « devenue noire » par calcul politique
Donald Trump enchaîne les attaques envers sa nouvelle rivale, Kamala Harris, moquant tantôt son identité raciale, tantôt ses arguments de campagne.
Le candidat républicain Donald Trump a accusé mercredi sa nouvelle rivale Kamala Harris d’être « devenue noire » pour des raisons électoralistes, lors d’un échange avec des journalistes afro-américaines à Chicago.
« Elle est devenue noire », a affirmé l’ancien président au sujet de la vice-présidente. « Elle était indienne à fond et, tout d’un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire« , a-t-il assuré devant ce panel.
Kamala Harris, née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, est pourtant bien la première femme noire et originaire d’Asie du Sud à viser la présidence.
La quinquagénaire, qui se définit elle-même comme une « femme noire », a balayé le « manque de respect » de Donald Trump d’un revers de main, en assurant simplement que les Etats-Unis « méritaient mieux » que cela lors d’un meeting à Houston au Texas.
Un « faux » accent du Sud?
A moins de 100 jours de la présidentielle américaine, Donald Trump fignole encore ses attaques contre sa nouvelle rivale.
La campagne du républicain a été chamboulée par le retrait surprise du président démocrate Joe Biden il y a dix jours.
Le républicain avait placé la santé du président de 81 ans au coeur de son message politique en le présentant comme un vieillard sénile. Mais il a hérité d’une nouvelle concurrente, une femme noire, de 18 ans sa cadette, face à qui il tente d’esquisser de nouveaux arguments.
« C’est bizarre, il y a deux semaines je parlais de Biden, je ne connaissais même pas son nom à elle », a-t-il lancé lors d’un meeting de campagne mercredi soir en Pennsylvanie.
Avant d’accuser Kamala Harris de s’exprimer avec un faux accent du Sud des Etats-Unis, une autre allusion à son identité raciale.
« Il faut qu’on soit politiquement correct… mais bon, qui s’en fiche! », a-t-il renchéri, sous les applaudissements nourris de ses partisans.
« Exécution de bébés »
Le tempétueux septuagénaire avait déjà eu des mots particulièrement crus à l’égard de la vice-présidente lors d’un événement en Caroline du Nord la semaine dernière, l’accusant faussement d’être en faveur de l’« exécution de bébés » en raison de ses positions pro-avortement.
Il a aussi suggéré que la candidate ne pourrait pas tenir tête à d’autres dirigeants mondiaux, dans une interview donnée à Fox News et diffusée en début de semaine.
Toujours en quête de sobriquets moqueurs pour ses opposants, Donald Trump n’a pas encore tranché en faveur d’un surnom pour sa rivale démocrate, alternant entre « Kamala la menteuse », « l’hilare » et « la folle ».
Samedi, il se rendra à Atlanta, en Géorgie, pour un autre événement politique, aux côtés de son colistier, J.D. Vance.
« Coup de massue »
Ce sénateur de 39 ans, désigné pour le seconder dans cette élection présidentielle, devait être un atout pour la campagne du républicain et l’occasion de séduire de nouveaux électeurs.
Mais cet élu de l’Ohio a vu sa cote de popularité dégringoler ces dernières semaines en raison de la résurgence de plusieurs vidéos qui ont fait polémique.
Devant des donateurs, J.D. Vance a par ailleurs estimé que l’entrée de la vice-présidente Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche était un « sucker punch » pour le camp républicain, une expression qui peut être traduite en français par « un coup de massue » ou un « sale coup ».