Le New York Post, tabloïd de Rupert Murdoch, appelle à voter Trump
Selon le journal, prisé des conservateurs, voter Donald Trump « est le bon choix ». De son côté, le Washington Post ne soutiendra aucun candidat.
Le tabloïd New York Post, prisé des conservateurs et propriété de l’empire médiatique de Rupert Murdoch, a appelé vendredi dans un éditorial à voter pour Donald Trump. « Donald Trump est le bon choix », écrit le quotidien, en dressant la liste des priorités pour le futur des États-Unis: « une frontière sûre », « des villes sûres », « une économie florissante pour tous fondée sur de faibles taxations et régulations », l’autorité des parents et une Amérique « respectée sur la scène internationale ».
Reprenant les attaques du camp républicain contre Kamala Harris, le journal new-yorkais assure que la candidate démocrate cache son jeu et « ne veut pas que les Américains sachent à quel point son programme est radical ».
Le 30 septembre, le comité de rédaction du prestigieux New York Times avait lui apporté son soutien à la candidate démocrate.
Le New York Post renoue avec Trump
« Merci pour ce magnifique soutien », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, à deux jours d’un meeting dans l’emblématique salle du Madison Square Garden, à New York. Ce soutien n’est pas une surprise, mais le New York Post a pu se montrer beaucoup plus sévère ces dernières années à l’égard de Donald Trump.
En juillet 2022, un éditorial avait condamné sa passivité lors de la violente invasion du Capitole à Washington par ses partisans le 6 janvier 2021, pour perturber la certification des résultats de l’élection remportée par Joe Biden. A l’époque, le New York Post écrivait: « Trump a prouvé qu’il n’était pas digne d’être à nouveau le chef de l’exécutif de ce pays ». Et dans la foulée des élections de mi-mandat de novembre 2022, en demi-teinte pour les républicains, un éditorialiste écrivait dans les colonnes du « NY Post »: « il est temps pour Trump d’abandonner la politique ».
Pas de candidat pour le Washington Post
Le Washington Post, célèbre pour avoir révélé le scandale du Watergate, ne soutiendra aucun candidat à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre et s’abstiendra aussi de le faire pour les scrutins futurs, a annoncé vendredi son directeur général William Lewis.
« Nous sommes conscients que cette décision donnera lieu à de nombreuses interprétations, qu’elle sera vue comme un soutien implicite à l’un des candidats, ou au rejet d’un autre, ou comme une fuite devant nos responsabilités. C’est inévitable. Ce n’est pas notre avis », écrit-il, alors que les sondages ne parviennent pas jusqu’ici à départager la vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump.
Le grand quotidien américain, propriété du fondateur d’Amazon Jeff Bezos, avait apporté son soutien aux candidats démocrates à la présidentielle en 2008, 2012, 2016 et 2020. William Lewis a toutefois décrit la décision de vendredi comme un « retour aux sources », en faisant valoir que le Washington Post s’était par exemple abstenu d’appeler à voter pour l’un ou l’autre candidat en 1960, avant l’élection remportée par John F. Kennedy. Il défend la décision de ne pas prendre parti comme « en accord avec les valeurs » du journal, dont la célèbre devise est « La démocratie meurt dans l’obscurité ». »Notre travail, en tant que quotidien de la capitale du plus important pays du monde, est d’être indépendant. C’est ce que nous sommes et que nous serons toujours », conclut le directeur général.
Cette décision vient après que le propriétaire d’un autre grand quotidien américain, le Los Angeles Times, a bloqué la décision du comité éditorial du journal, qui voulait apporter son soutien à Kamala Harris.