Mark Carney
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Le libéral Mark Carney, vainqueur des élections législatives canadiennes, reste Premier ministre

Après la démission de Justin Trudeau, le Canada se cherchait un nouveau Premier ministre. C’est finalement le libéral Mark Carney, qui avait assuré l’intérim jusqu’aux élections législatives, qui a remporté le suffrage, coiffant au poteau le conservateur Pierre Poilievre.

Le Parti libéral de Mark Carney a remporté les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays. Les résultats du vote, encore préliminaires, ne permettent toutefois pas de déterminer si le Premier ministre disposera d’une majorité au Parlement.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau. Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d’annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale, l’annonce de ces premiers résultats a provoqué une salve d’applaudissements et des cris enthousiastes. « Je suis si heureuse », lâche Dorothy Goubault, 72 ans, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. « Je suis contente, car nous avons quelqu’un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d’affaires. M. Carney est un homme d’affaires, et je pense qu’ils peuvent tous les deux se comprendre ». « Je suis fou de joie et il est encore tôt, mais je suis confiant que nous allons réussir à avoir une majorité », a déclaré à l’AFP David Lametti, ancien ministre de la Justice.

Economiste chevronné, novice politique

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique, mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et souverain du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés. Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n’a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada. « Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays », a-t-il prévenu.

« Le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Trump? », a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place. Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

Une opposition trop semblable à Trump

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux. Pierre Poilievre aura souffert jusqu’au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat, selon les analystes.

Près de 29 millions des 41 millions d’habitants du Canada étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s’étend sur six fuseaux horaires. Un nombre record de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation.

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