Le président américain Joe Biden. © Samuel Corum - Pool Via Cnp/CNP via ZUMA Press Wire)

Joe Biden: « Personne n’est plus qualifié que moi » pour « gagner » l’élection

« Personne n’est plus qualifié que moi pour être président ou gagner cette élection », a assuré Joe Biden vendredi dans une interview très attendue sur la chaîne ABC.

Le président américain, attaqué sur ses capacités mentales depuis un débat raté face à Donald Trump, a estimé que sa fonction équivalait à « passer un test cognitif chaque jour« , lorsque le journaliste George Stephanopoulos lui a demandé s’il serait prêt à se soumettre à ce type d’examen. « Je passe un test cognitif chaque jour (…) Non seulement je fais campagne, mais je dirige le monde« , a déclaré le démocrate de 81 ans.

   S’il s’est exprimé de manière plus fluide que pendant son duel télévisé raté du 27 juin avec Donald Trump, le démocrate a toutefois parlé d’une voix étouffée, et a eu des phrases parfois incomplètes ou un peu décousues. Pendant 22 minutes, Joe Biden a défendu avec obstination et parfois laborieusement sa candidature pour un second mandat face au républicain Donald Trump, alors que certains élus de son propre camp l’appellent à se retirer.

   Interrogé avec insistance sur son désastreux débat, il a répété à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’une « mauvaise soirée », imputable à un rhume accompagné d’une grande fatigue.

« Je ne me sentais vraiment pas bien »
« J’étais malade. Je ne me sentais vraiment pas bien », a déclaré Joe Biden, tentant de justifier son duel télévisé raté avec Donald Trump, lors d’une interview très attendue avec la chaîne ABC. « J’étais épuisé », a aussi souligné le démocrate de 81 ans, disant, ce qui n’est pas nouveau, qu’il souffrait d’un « mauvais rhume ».
   Il a répondu « je ne crois pas » lorsque le journaliste George Stephanopoulos lui a demandé s’il avait regardé par la suite ces 90 minutes de confrontation avec son rival républicain. Joe Biden, qui, pendant le débat du 27 juin, a eu du mal à articuler des phrases cohérentes, a assuré dans ce court extrait que cette mauvaise performance n’était « la faute de personne » sinon la sienne, lorsque le journaliste lui a demandé s’il avait réalisé sur le moment à quel point la confrontation se passait mal pour lui.

   Joe Biden a dit ne « pas croire » aux sondages qui donnent l’avantage à son rival au niveau national et dans les Etats clés, affirmant que de son point de vue, il était « au coude à coude » avec Donald Trump. Lorsque le journaliste lui a indiqué qu’il n’avait jamais vu un président se faire réélire avec une cote de popularité de 36%, il a dit: « je ne crois pas que ce soit ma cote de confiance ».

   « Si le Seigneur tout-puissant descendait et disait ‘Joe, retire-toi de la course’ je me retirerais de la course, mais il ne va pas descendre », a-t-il encore dit.

« Je vais gagner »

« Je suis candidat et je vais gagner à nouveau », a dit Joe Biden dans un discours très offensif dans le Wisconsin, un Etat-clé de la région des Grands Lacs.

« Il y a des gens qui ne se soucient pas de votre vote » lors des primaires, qu’il a très largement remportées, a dit le président américain à l’assistance. « Ils essaient de me pousser dehors. Laissez-moi le dire très clairement: je reste dans la course » à la Maison Blanche, a-t-il insisté devant un millier de partisans, selon son équipe de campagne.

Trop vieux?

   C’est un tout autre Joe Biden, batailleur et résolu, mais aussi aidé de prompteurs, qui a tenté vendredi de répondre frontalement aux inquiétudes sur son âge. « Vous pensez que je suis trop vieux pour battre Donald Trump? », a-t-il lancé, ce à quoi le public a répondu un retentissant « Non! »

   Le démocrate, qui a quitté la scène au son d’une chanson dont le titre est « Je ne me défilerai pas » (« I won’t back down »), a aussi pointé les incohérences de son rival, dont l’âge et l’acuité mentale ne font pas l’objet d’une aussi intense attention.

   « Si vous vous demandez si Trump a toute sa tête, avez-vous déjà entendu comment il a expliqué le 4 juillet quand il était président? », a demandé Joe Biden, en référence à l’indépendance américaine, proclamée le 4 juillet 1776. Il a rapporté que son adversaire républicain avait expliqué la victoire de la guerre d’indépendance par la prise de contrôle des aéroports des Britanniques, qui n’existaient évidemment pas à cette époque. « C’est vrai, il est un génie tout à fait stable », a ironisé le président américain, reprenant une expression que son rival avait employée pour vanter sa propre intelligence.

« Passe le flambeau, Joe »

   « L’enjeu de cette élection c’est notre liberté. C’est notre démocratie. C’est l’âme même de l’Amérique. Etes-vous prêts à vous battre pour cela? Je sais que je le suis », a encore clamé Joe Biden.

   Derrière lui dans le public, bien visible pendant la retransmission télévisée, un spectateur portait un panneau portant l’expression: « Passe le flambeau, Joe ».

   L’un des plus proches conseillers de Donald Trump, Jason Miller, a répondu avec ironie sur X à cette prestation particulièrement énergique: « Votre équipe aurait dû utiliser le même dosage (de médicaments) pendant le débat ».

      Le candidat démocrate a encore fort à faire pour effacer l’impression désastreuse laissée par son débat face à Donald Trump, dont il n’a pas du tout réussi à gérer les conséquences immédiates: une vague d’appels à son retrait dans la presse et une flambée des inquiétudes sur sa santé mentale au sein de son parti.

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