Trump sort affaibli des midterms: « Il s’agit d’une très grande victoire », selon lui
Même si l’ancien président voit dans les résultats des républicains « une très grande victoire », il sort affaibli des élections de mi-mandats. Explications.
Donald Trump, qui avait parié sur une réussite éclatante de ses poulains avant sa « très grande annonce », a concédé ce mercredi que les résultats des « midterms » étaient « quelque peu décevants« . Mais « de mon point de vue personnel, il s’agit d’une très grande victoire« , a-t-il assuré sur sa plateforme, Truth Social.
Les élections de mi-mandat devaient lui ouvrir un boulevard pour lancer sa candidature à la présidentielle de 2024. Au lieu de cela, la soirée électorale a été décevante pour Donald Trump, qui voit son principal rival républicain galvanisé par les résultats. Déception ou pas, l’ancien président de 76 ans a promis une « très grande annonce » le 15 novembre.
Il n’empêche que la victoire la plus éclatante côté conservateur a été celle de Ron DeSantis, triomphalement réélu gouverneur de Floride. Or, il s’agit du plus solide adversaire potentiel de Donald Trump dans la course à l’investiture républicaine pour 2024. Déjà, une tribune publiée par Fox News mercredi matin le couronnait nouveau « chef du parti républicain ».
« Contre-performances »
Avant le scrutin, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, s’était inquiété de la « qualité » des candidats poussés sur le devant de la scène par Donald Trump.
Les élections de mi-mandat étant généralement favorables à l’opposition, « cela n’aurait pas dû être si difficile pour les républicains », a commenté pour l’AFP Jon Rogowski, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago. D’autant plus dans un contexte de forte inflation, combiné à une cote de popularité anémique de Joe Biden. « Beaucoup des candidats » soutenus par Donald Trump « ont réalisé des contre-performances », a souligné Jon Rogowski. Certaines de ses bêtes noires ont au contraire gagné.
Brian Kemp, ouvertement opposé à Donald Trump, qui lui reproche son rôle dans la certification du scrutin de 2020, a ainsi conservé son poste de gouverneur en Géorgie. Ces résultats montrent que « vous pouvez être conservateur, avoir des principes, vous opposer à Trump et gagner », a déclaré à l’AFP Peter Loge, professeur à l’université George Washington. « Il est temps de passer à autre chose« , a soutenu mercredi sur CNN Geoff Duncan, vice-gouverneur républicain de Géorgie, critique de l’ex-président.
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Mercredi matin, l’ex-président était « livide » et « criait sur tout le monde », selon l’un de ses conseillers cité anonymement par CNN. Donald Trump l’a démenti auprès de Fox News. Et, interrogé sur l’opportunité de maintenir sa « très grande annonce » prévue le 15 novembre, a répondu: « Pourquoi changer quoi que ce soit? »
Une candidature si tôt viserait surtout à couper l’herbe sous le pied d’éventuels rivaux en vue de 2024, selon Jon Rogowski, qui y voit un signe de fébrilité.
Ce même 15 novembre, un autre rival de Donald Trump, son ancien vice-président Mike Pence, publiera ses mémoires, dont les bonnes feuilles sont opportunément parues dans le Wall Street Journal ce mercredi. M. Pence y raconte les pressions subies pour renverser les résultats de la présidentielle de 2020.