Trump dévoile le casting de son administration
Le visage du nouvel exécutif de Donald Trump commence à se dessiner, avec un grand nombre de personnalités aux idées radicales.
Le président républicain élu Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, continue de façonner son administration après sa victoire éclatante la semaine dernière, plaçant ses fidèles à des postes clés.
Rubio comme secrétaire d’Etat de Trump
Selon le New York Times, le président élu envisage de nommer l’influent sénateur de Floride Marco Rubio au poste de secrétaire d’Etat. M. Rubio, 53 ans, avait déjà été pressenti pour devenir le candidat républicain à la vice-présidence, M. Trump lui préférant finalement J.D. Vance. Si cette nomination se confirme, elle marquerait un spectaculaire retournement de veste de la part de Marco Rubio, qui en 2016, alors qu’il affrontait Donald Trump aux primaires républicaines, avait qualifié le milliardaire d’«arnaqueur» et de «la personne la plus vulgaire qui ait jamais aspiré à la présidence». Le sénateur d’origine cubaine, vice-président de la Commission du renseignement du Sénat, avait déclaré la semaine dernière sur CNN qu’il était «toujours intéressé à servir ce pays».
Le « faucon » Mike Waltz pour le poste clé de conseiller à la sécurité nationale
Donald Trump a annoncé mardi la nomination de l’élu républicain Mike Waltz au poste ultra-stratégique de conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche en le présentant comme un « expert des menaces posées par la Chine, la Russie, l’Iran ». »J’ai l’honneur d’annoncer que Mike Waltz, membre du Congrès, est nommé conseiller à la sécurité nationale au sein de mon cabinet », a déclaré Donald Trump dans un communiqué. L’ex-président le présente comme un « expert des menaces posées par la Chine, la Russie, l’Iran et le terrorisme mondial » ainsi qu’un « fervent défenseur de (son) programme de politique étrangère +l’Amérique d’abord+ ».
Elu de Floride à la Chambre des représentants, Mike Waltz est membre de trois commissions stratégiques consacrées respectivement à l’armée, aux affaires étrangères et au renseignement. Ces derniers jours, les médias américains l’avaient déjà pressenti à ce poste de conseiller à la sécurité nationale, l’un des plus importants à la Maison Blanche.
Avec Marco Rubio, pressenti pour prendre la tête de la diplomatie, il sera l’architecte de la politique étrangère de Donald Trump, qui a promis de mettre fin aux guerres en Ukraine et au Proche-Orient, sans jamais expliquer comment.
Interrogé sur CNN au sujet de l’Ukraine, Mike Waltz a affirmé qu’il existait « un moyen de mettre fin à cette guerre ». « Nous pouvons le faire économiquement, nous pouvons le faire diplomatiquement », a-t-il insisté, alors que les Européens craignent le désengagement américain sous la future présidence Trump. Quant à la Chine, il y voit une « lutte existentielle » que doivent mener les Etats-Unis, comme il l’écrit dans un livre.
Mike Waltz a servi en Afghanistan au cours d’une carrière de 27 ans dans l’armée.
Ferme soutien à Israël
Donald Trump a annoncé mardi son intention de nommer l’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee au poste d’ambassadeur des Etats-Unis en Israël. « Il adore Israël et le peuple d’Israël, et réciproquement, le peuple d’Israël l’adore. Mike travaillera sans relâche au retour de la paix au Moyen-Orient! », a affirmé le président élu dans un communiqué.
Donald Trump a par ailleurs choisi Elise Stefanik, une représentante de l’Etat de New York âgée de 40 ans, pour le poste d’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies. «Elise est une combattante de l’Amérique d’abord, incroyablement forte, tenace et intelligente», a justifié celui qui se prépare à revenir à la Maison Blanche en janvier. Elue au Congrès en 2014 à seulement 30 ans, Elise Stefanik s’est peu à peu affirmée parmi les soutiens les plus ardents de Donald Trump.
Elle a fait parler d’elle au plan national par sa défense impétueuse du président lors de sa première procédure en destitution en 2019, puis a refusé de certifier la présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden. Plus récemment, en décembre 2023, elle a été la protagoniste d’une séquence devenue virale sur les réseaux sociaux, où on la voit interroger de façon extrêmement tendue Claudine Gay, la présidente de l’université Harvard, à propos de slogans pro-Palestiniens entendus sur le campus. Mme Gay avait ensuite démissionné. Elise Stefanik a accusé mi-octobre l’ONU de «croupir dans l’antisémitisme».
L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Danny Danon, a d’ailleurs félicité lundi Mme Stefanik. «A l’heure où la haine et les mensonges remplissent les salles de l’ONU, votre clarté morale résolue est plus nécessaire que jamais», a-t-il écrit. Dans la vie politique américaine, le poste d’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies sert souvent de tremplin vers des fonctions plus élevées, comme en témoignent les parcours de Madeleine Albright, secrétaire d’Etat sous Bill Clinton, Susan Rice, conseillère à la Sécurité nationale sous Barack Obama, ou encore George Bush père, qui devint président.
Une série de proches pour gérer les dossiers brûlants
Donald Trump a également annoncé confier le dossier brûlant du contrôle de l’immigration aux frontières à Tom Homan, un tenant de la ligne dure. M. Homan sera chargé de mettre en application la promesse du candidat de réaliser la plus grande opération d’expulsion de migrants illégaux de l’histoire des Etats-Unis.
Un autre «faucon», le représentant de Floride et ancien combattant des forces spéciales Michael Waltz, va être nommé au poste crucial de conseiller à la Sécurité nationale, ont affirmé les quotidiens Washington Post et Wall Street Journal lundi.
Le président élu a aussi désigné Lee Zeldin, un autre de ses proches, pour diriger l’Agence de protection de l’environnement (EPA). «Il va s’assurer d’une prise de décisions rapides et justes de déréglementation qui vont permettre de doper la force des entreprises américaines, tout en conservant les plus hautes normes environnementales», a justifié le futur président républicain.
Le vainqueur de la présidentielle devrait enfin nommer directeur-adjoint de son cabinet Stephen Miller, un de ses proches conseillers depuis l’époque de sa première campagne réussie pour la Maison Blanche.