Tentative d’assassinat sur Donald Trump: le rôle des services secrets mis en question
L’ex-président Américain a été victime d’une tentative d’assassinat quelques jours avant d’être intronisé par son parti comme candidat à l’élection présidentielle. Une personne présente dans les gradins derrière lui a perdu la vie. Les services secrets sont critiqués pour leur manque de planification.
L’après-midi de Donald Trump en ce samedi 13 juillet devait s’annoncer comme des dizaines d’autres depuis qu’il a voici neuf ans repris le chemin de la politique. Une scène garnie d’un pupitre placée sur un espace champêtre, elle-même entourée de gradins rassemblant ses partisans, et quelques milliers d’autres de ses supporters disséminés sur une large portion de pelouse entourée de barrière de type « nadar ». En cette après-midi ensoleillée dans la petite ville de Butler, en Pennsylvanie, en bordure de l’Ohio, le meeting était appelé à se dérouler comme sur du papier à musique. Arrivée de l’ex-président au son d’une musique country rappelant la grandeur du pays, et discours long de deux heures le plus souvent axé sur les éternels thèmes chers aux partisans trumpistes que sont l’économie et l’immigration. Les salves ravageuses sur ses opposants – art que Trump maîtrise comme personne – font partie intégrante du programme, provoquant sans faillir la jouissance du public présent.
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Un 13 juillet que Donald Trump n’est pas près d’oublier
Alors en plein milieu de son discours, le président et la foule l’entourant ont été surpris par une dizaine de tirs de fusil automatique le visant tirés depuis le toit d’une étable voisine, distante de quelque deux cent mètres. Directement entouré par une demi-douzaine de membres des services secrets, l’ancien président, touché à l’oreille droite mais sain et sauf, a été évacué hors de la scène après deux minutes de panique généralisée parmi ses partisans. Un d’entre eux est décédé sur place. Les photographes de presse présents sur place ont par la suite pu immortaliser des images du milliardaire, point rageur levé vers le ciel, avant d’être définitivement emmené à l’abri. Le tireur, un jeune homme de vingt ans originaire de Pennsylvanie, a été tué par des tirs du personnel de protection du président. On en sait actuellement peu sur ses motivations ou sur d’éventuels antécédents psychiatriques.
L’ancien président, de son côté, n’est pas resté longtemps en observation. Photographié quelques heures plus tard à la sortie de son avion atterri dans New Jersey voisin, il est apparu en bonne forme, ayant entre temps envoyé un message sur son réseau Truth Social pour rassurer ses supporters sur son état de santé. Il a ce dimanche exprimé souhaiter que la convention républicaine se déroule comme prévu, comme l’a indiqué le président du comité d’organisation Reince Priebus. « Cette convention va donc avoir lieu. Elle ne sera pas réduite », a-t-il laissé savoir à la chaïne américaine ABC News. Il a estimé que cette convention serait « épique ». « L’attitude inébranlable qu’il apporte à Milwaukee va dynamiser encore plus cette foule », a-t-il encore ajouté.
Protection des services secrets mise en cause
La journée de dimanche, qui constituera sans aucun doute un tournant potentiellement favorable au candidat Trump dans la campagne présidentielle, a été marquée par de profondes interrogations sur la performance des services de sécurité entourant l’ex-président. Plusieurs parlementaires républicains ont exigé que soit diligentée une enquête permettant de mettre en lumière les conditions ayant mené à ce que l’intégrité physique de l’ancien président ait été mise en danger. Ils demandent également à ce que soit revues les procédures de sécurité lors des meetings politiques de candidat.
Les services secrets américains, chargés de la protection des hautes personnalités politiques du pays, ont démenti dimanche avoir refusé des moyens supplémentaires pour assurer la sécurité du candidat républicain avant le meeting de la veille. « Il circule une affirmation fausse selon laquelle un membre de l’équipe de l’ex-président avait demandé des moyens de sécurité supplémentaires et que ceux-ci avaient été refusés. C’est absolument faux. En réalité, nous avons ajouté des moyens de protection (…) dans le cadre du rythme accru des déplacements de campagne », a déclaré le porte-parole du Secret Service, Anthony Guglielmi, sur le réseau X.
Donald Trump continuera-t-il de favoriser les armes à feu?
Si les présidents en exercice bénéficient de la protection systématique des services secrets américains, ce depuis 1901 et l’assassinat du président William McKinley dans l’Etat de New York, c’est désormais aussi le cas des candidats à la présidence, même avant que ceux-ci aient éventuellement été adoubés par leur parti (Trump doit ainsi être intronisé officiellement dans quelques jours comme candidat du parti républicain pour la prochaine élection présidentielle).
Le fusil utilisé par le tireur est de un fusil d’assaut de type AR-15, capable de tirer plusieurs balles à la seconde. Il constitue l’arme la plus vendue aux Etats-Unis, pays où circulent d’après les estimations près de 350 millions d’armes en tous genres. Les deux partis peinent à s’entendre sur des procédures de réduction des armes à feu ou sur un durcissement des conditions de vente de celles-ci. Le parti démocrate tente d’imposer des législations en ce sens, mais sont systématiquement bloqués par leurs homologues républicains dans leurs efforts. L’ex-président Trump lui-même s’est déclaré plusieurs fois opposé à des réformes en ce sens.
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