Tentative d’assassinat contre Donald Trump: qui est Ryan Wesley Routh, le suspect interpellé?
Donald Trump a échappé, pour la deuxième fois en deux mois, à une tentative d’assassinat présumée et le FBI a annoncé l’arrestation d’un suspect, Ryan Wesley Routh. Voici ce que l’on sait sur lui.
Il est «peu avant 14h» (20h heure belge) quand les tirs surviennent. Donald Trump joue au golf, à West Palm Beach en Floride, non loin de sa résidence de Mar-a-Lago. A partir de là, tout s’enchaîne. Des agents de la police d’élite du Secret Service ont «ouvert le feu sur un homme armé» portant un fusil de type AK-47. Le suspect, caché dans des buissons, s’échappe et prend la fuite à bord d’une voiture noire. Un témoin permet à la police d’identifier le véhicule et de le retrouver. « Nous avons quelqu’un en garde à vue qui est un suspect potentiel», déclare alors Ric Bradshaw, shérif du comté de Palm Beach, lors d’une conférence de presse.
Ce suspect potentiel est Ryan Wesley Routh, 58 ans, constructeur indépendant de logements de type tiny-house à Hawaï. Il affiche un casier judiciaire s’étalant sur plusieurs décennies. Il a notamment été accusé à plusieurs reprises par les autorités américaines de ne pas payer ses impôts à temps. Il publie régulièrement des articles sur la politique et l’actualité, critiquant parfois l’ancien président et candidat lors des prochaines élections.
« Nous n’avons aucune information pour le moment selon laquelle il aurait agi avec l’aide de quelqu’un d’autre », a par ailleurs indiqué lors d’une conférence de presse au bureau du shérif du comté de West Palm Beach, en Floride (sud-est), l’agent du FBI (police fédérale) en charge de l’enquête, Jeffrey Veltri. Repéré par un agent du Secret Service qui a constaté qu’il était armé et a ouvert le feu sur lui, « le suspect, qui n’avait pas de ligne de vue sur l’ancien président, a pris la fuite. Il n’a pas tiré« , a déclaré M. Rowe. « Le suspect n’a même pas été sur le point d’effectuer un tir et nous l’avons appréhendé et présenté à la justice », s’est félicité le shérif, Ric Bradshaw.
Selon les conclusions réalisées à partir du bornage de son téléphone, il aurait passé près de 12 heures aux environs du club de golf de Donald Trump avant d’être repéré.
Pro-Ukrainien
Dans ses publications, il explique clairement son soutien à l’Ukraine après l’invasion russe. L’AFP l’avait d’ailleurs interviewé à Kiev fin avril 2022, alors qu’il participait à une manifestation de soutien aux Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol.
«Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui. Nous avons donc besoin que tout le monde, dans le monde entier, arrête ce qu’il fait et vienne ici maintenant» avait-il déclaré à l’époque.
Un représentant de la légion étrangère ukrainienne a confirmé à CNN que Ryan Wesley Routh avait pris contact avec eux à plusieurs reprises, mais il a précisé qu’il n’avait jamais fait partie de l’unité militaire dans laquelle combattent les volontaires étrangers. «Il nous proposait un grand nombre de recrues de différents pays, mais il était évident pour nous que ses offres n’étaient pas réalistes. Nous n’avons même pas répondu, il n’y avait rien à répondre», leur a déclaré Oleksandr Shaguri, officier du département de coordination des étrangers du commandement des forces terrestres.
Toujours selon la CNN, Ryan Routh aurait des attaches en Caroline du Nord. Il y était inscrit en tant qu’électeur «non affilié» en 2012. Il a également voté lors de la primaire démocrate de ce même Etat en mars de cette année, selon des documents publics.
Tendance à la violence
Le New York Times a, de son côté, analysé les propos du suspect, sur les réseaux sociaux mais également lors d’entretiens avec ce dernier. Une analyse qui révèle une tendance à la rhétorique violente dans les semaines qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. «JE SUIS PRÊT À PRENDRE L’AVION POUR CRACOVIE ET ALLER À LA FRONTIÈRE DE L’UKRAINE POUR ME PORTER VOLONTAIRE, COMBATTRE ET MOURIR», a-t-il notamment écrit.
Lors d’un entretien téléphonique en 2023, alors qu’il se trouvait à Washington, M. Routh «s’exprimait avec l’assurance d’un diplomate chevronné convaincu que ses plans de soutien à l’effort de guerre ukrainien allaient réussir», explique le quotidien américain. «Mais il semblait avoir peu de patience pour ceux qui se mettaient en travers de son chemin.»
Le président ukrainien a réagi à la tentative d’assassinant présumée condamnant la « violence politique ».
Outre ces charges, passibles respectivement de peines maximales de 15 ans et cinq ans de prison, il devrait faire l’objet d’autres poursuites. Sa prochaine comparution, sur son maintien en détention, a été fixée au 23 septembre et sa mise en accusation formelle une semaine plus tard.
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