Sous-marin disparu près du Titanic: les cinq passagers sont morts

Les cinq passagers du submersible recherché dans l’Atlantique sont morts, a annoncé l’entreprise privée américaine OceanGate Expeditions dans un communiqué.

Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et de son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts », a indiqué la société dans un communiqué.

« Une implosion catastrophique »

Les garde-côtes américains ont de leur côté assuré que les débris du submersible retrouvés montraient que l’engin a subi une « implosion catastrophique ». « Le champ de débris est compatible avec une implosion catastrophique du navire », a déclaré le contre-amiral John Mauger, peu après l’annonce de la mort des cinq passagers.

« Ces hommes étaient de véritables explorateurs qui partageaient un même esprit d’aventure et une profonde passion pour l’exploration et la protection des océans du monde », a poursuivi OceanGate. 

« Nos pensées vont à ces cinq âmes et à chaque membre de leur famille en cette période tragique », a ajouté la société qui s’est dite reconnaissante pour tous les efforts déployés pour retrouver le submersible.

Des « débris » avaient été découverts dans l’Atlantique près de l’épave du Titanic par un robot participant aux recherches internationales pour retrouver le submersible de tourisme scientifique disparu depuis dimanche et dont l’oxygène à bord était a priori épuisé. Le Titan, long d’environ 6,5 mètres, a plongé dimanche et devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ.

Ils avaient annoncé précédemment sur Twitter qu’un « champ de débris » avait été localisé « dans la zone de recherche par un ROV (Remotely Operated Vehicle, soit engin téléguidé, ndlr) près du Titanic », le célébrissime paquebot de croisière qui avait sombré il y a 111 ans au large des Etats-Unis et du Canada.

Les secouristes avaient évalué à 11:08 GMT ce jeudi l’heure à laquelle les passagers pourraient se trouver à court d’oxygène à bord du Titan, petit explorateur en eaux profondes de l’entreprise privée américaine OceanGate Expeditions.

Porté disparu depuis dimanche, l’engin disposait d’une autonomie théorique de 96 heures en plongée. L’annonce mercredi de la détection de bruits sous l’eau par des avions P-3 canadiens a suscité de l’espoir et orienté l’armada multinationale de sauveteurs dépêchés sur place, sans que l’origine des bruits ne soit déterminée.

Surveillance aérienne à l’aide d’avions C-130 ou P3, navires dotés de robots sous-marins: les moyens déployés notamment par les armées américaine et canadienne avaient continué jeudi d’arriver sur le site où est stationné le Polar Prince, le navire duquel est parti le submersible Titan. L’Atalante, un navire de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), est arrivé sur place tôt jeudi, a-t-on appris auprès de l’institut. Il est doté d’un robot, le ROV Victor 6000, capable de plonger jusqu’à l’épave du Titanic qui gît par près de 4.000 mètres de fond.

Le Victor 6000 était le « principal espoir » pour une opération de secours sous-marine, avait déclaré aux journalistes Rob Larter, un expert du British Antarctic Survey (un organisme britannique de recherche basé à Cambridge). La zone de recherches en surface s’étendait sur 20.000 kilomètres carrés.

Le Titan, long d’environ 6,5 mètres, a plongé dimanche et devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu’il restait « environ 40 heures d’air respirable » à bord.

Familles endeuillées

La famille de Shahzada Dawood et de son fils Suleman publié une déclaration pour remercier les sauveteurs. « Leurs efforts inlassables ont été une source de force pour nous pendant cette période », peut-on y lire. Elle a également exprimé son soutien aux familles des trois autres personnes décédées.
Azmeh Dawood, sœur aînée de Shahzada et tante de Suleman, a déclaré dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC News que son neveu avait confié à l’avance à un parent qu’il était « mort de peur« . Il aurait finalement embarqué dans le sous-marin pour faire plaisir à son père. C’était le jour de la fête des pères et Suleman était très intéressé par le Titanic.

Sérieux doutes sur la sûreté du submersible

Depuis le début des recherches, des informations mettant en cause OceanGate sont dévoilées sur de possibles négligences techniques de l’appareil de tourisme sous-marin. Une plainte de 2018 consultée par l’AFP indique qu’un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.

Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l’avant de l’appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 m de profondeur et non à 4.000 m. Le patron d’OceanGate, l’Américain Stockton Rush, est à bord, aux côtés d’un richissime homme d’affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), de l’ancien plongeur et militaire de la marine, le Français Paul-Henri Nargeolet (77 ans) — surnommé « M. Titanic » –, et du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans) — tous deux ayant également la nationalité britannique.

Pour 250.000 dollars la place, ils se sont engagés dans une exploration des restes de ce qui fut l’une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle. Le Titanic a fait naufrage lors de son voyage inaugural en avril 1912, après avoir percuté un iceberg, provoquant la mort de près de 1.500 passagers et membres d’équipage. Depuis la découverte de l’épave en 1985, scientifiques, chercheurs de trésors et riches touristes lui rendent visite, entretenant ainsi le mythe.

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