Sous-marin disparu: des « débris » retrouvés près de l’épave du Titanic
Un « champ de débris » a été découvert dans l’Atlantique nord près de l’épave du Titanic par un robot participant aux recherches internationales pour retrouver un submersible de tourisme scientifique disparu depuis dimanche, ont annoncé les garde-côtes américains.
Les garde-côtes américains ont annoncé jeudi sur Twitter qu’un « champ de débris » avait été localisé « dans la zone de recherche par un ROV (Remotely Operated Vehicle, soit engin téléguidé, ndlr) près du Titanic », le célébrissime paquebot de croisière qui avait sombré il y a 111 ans au large des Etats-Unis et du Canada.
« Les experts examinent ces informations » qui seront discutées lors d’un point de presse à Boston (nord-est) à 15h00 (21h00 heure belge), selon les garde-côtes, à la tête de recherches et secours sans précédent pour retrouver vivants les cinq passagers du petit submersible, le Titan: deux Pakistano-Britanniques, un Britannique, un Français et un Américain.
Plus tôt, le contre-amiral américain John Mauger avait assuré sur la chaine NBC que les « efforts de sauvetage » se poursuivraient car « nous continuons de voir dans des cas particulièrement complexes que la volonté de vivre des personnes doit véritablement être prise en compte ».
Les secouristes avaient évalué à 11:08 GMT ce jeudi l’heure à laquelle les passagers pourraient se trouver à court d’oxygène à bord du Titan, petit explorateur en eaux profondes de l’entreprise privée américaine OceanGate Expeditions. Porté disparu depuis dimanche, l’engin dispose d’une autonomie théorique de 96 heures en plongée.
L’annonce mercredi de la détection de bruits sous l’eau par des avions P-3 canadiens a suscité de l’espoir et orienté l’armada multinationale de sauveteurs dépêchés sur place, sans que l’origine des bruits ne soit déterminée.
« Principal espoir »
Surveillance aérienne à l’aide d’avions C-130 ou P3, navires dotés de robots sous-marins: les moyens déployés notamment par les armées américaine et canadienne continuent d’arriver sur le site où est stationné le Polar Prince, le navire duquel est parti le submersible Titan.
L’Atalante, un navire de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), est arrivé sur place tôt jeudi, a-t-on appris auprès de l’institut. Il est doté d’un robot, le ROV Victor 6000, capable de plonger jusqu’à l’épave du Titanic qui gît par près de 4.000 mètres de fond.
Le Victor 6000 est le « principal espoir » pour une opération de secours sous-marine, a déclaré aux journalistes Rob Larter, un expert du British Antarctic Survey (un organisme britannique de recherche basé à Cambridge).
La zone de recherches en surface s’étend sur 20.000 kilomètres carrés.
Selon le capitaine Jamie Frederick des garde-côtes américains, « la localisation des recherches, à 1.450 km à l’est de Cape Cod (sur la côte Nord-Est des Etats-Unis, ndlr) et à 640 km au sud-est de Saint-Jean de Terre-Neuve (au Canada), rend exceptionnellement difficile la mobilisation rapide de grandes quantités d’équipements ».
Le Titan, long d’environ 6,5 mètres, a plongé dimanche et devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu’il restait « environ 40 heures d’air respirable » à bord.
Négligences potentielles
Depuis le début des recherches, des informations mettant en cause OceanGate sont dévoilées sur de possibles négligences techniques de l’appareil de tourisme sous-marin.
Une plainte de 2018 consultée par l’AFP indique qu’un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.
Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l’avant de l’appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 m de profondeur et non à 4.000 m.
Le patron d’OceanGate, l’Américain Stockton Rush, est à bord, aux côtés d’un richissime homme d’affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), de l’ancien plongeur et militaire de la marine, le Français Paul-Henri Nargeolet (77 ans) – surnommé « M. Titanic » , et du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans) – tous deux ayant également la nationalité britannique.
Pour 250.000 dollars la place, ils se sont engagés dans une exploration des restes de ce qui fut l’une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle.
Le Titanic a fait naufrage lors de son voyage inaugural en avril 1912, après avoir percuté un iceberg, provoquant la mort de près de 1.500 passagers et membres d’équipage. Depuis la découverte de l’épave en 1985, scientifiques, chercheurs de trésors et riches touristes lui rendent visite, entretenant ainsi le mythe.