Présidentielle américaine: le républicain Mike Pence jette l’éponge
Il n’avait guère de chance mais c’est le plus important candidat républicain à jeter l’éponge en date. L’ancien vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, a annoncé retirer sa candidature à l’investiture du Parti républicain en vue de l’élection présidentielle de 2024.
« Je suis venu vous dire que c’est devenu clair pour moi: ce n’est pas mon heure », a déclaré Mike Pence, en s’adressant à la Coalition juive républicaine (RJC) réunie en convention à Las Vegas, dans le Nevada (ouest). « Après mûre réflexion et prière, j’ai décidé de suspendre ma campagne pour la présidence« , a-t-il dit.
Le candidat Pence, qui était à la peine dans les sondages avec quelque 3,8% des intentions de vote selon le site spécialisé fivethirtyeight.com, n’avait guère de chance face à son ancien patron Donald Trump qui fait figure de grand favori des primaires républicaines, malgré ses déboires judiciaires.
Il n’a donné aucune consigne visant à soutenir tel ou tel autre candidat lors de cette adresse qui a pris son auditoire complètement de court, mais ovationnée.
« Je quitte cette campagne mais laissez-moi vous promettre que je n’abandonnerai jamais le combat pour les valeurs conservatrices », a-t-il encore dit.
Les huit principaux candidats à l’investiture du Parti républicain doivent tous s’exprimer lors de ce rassemblement durant le week-end dont Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, et son plus proche rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.
Cet événement annuel, où les prétendants conservateurs au Bureau ovale recherchent traditionnellement des soutiens financiers, revêt cette année une importance particulière pour la communauté juive américaine, traumatisée par l’attaque du Hamas qui a fait 1.400 morts en Israël le 7 octobre.
« Les Etats-Unis sont entièrement avec Israël », a affirmé M. Trump, candidat le plus ovationné de l’événement, parlant d’un « combat entre la civilisation et la barbarie ». « Les Etats-Unis se tiennent aux côtés des Israéliens dans leur mission de s’assurer que le Hamas soit décimé et que toutes ces atrocités soient vengées », a-t-il ajouté, promettant de défense Israël « comme jamais personne ne l’a fait ».
Trump écrase la campagne
Farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l’assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021, qui a ébranlé la démocratie américaine.
Et ce chrétien évangélique de 64 ans a même décidé de défier son ancien patron lors des primaires républicaines de 2024. Mais les chances de l’ancien gouverneur de l’Indiana sont vite apparues des plus réduites, les militants républicains fidèles à l’ancien président le considérant comme un « traître ».
C’est que Mike Pence, qui en tant que vice-président, n’a pas empêché la certification par les élus de la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020, ce que Donald Trump et ses fidèles ne lui pardonnent pas.
Avec la défection de Mike Pence, il reste sept principaux candidats en quête d’obtenir l’investiture républicaine et de défier possiblement le démocrate Joe Biden, qui est candidat à sa réélection en novembre 2024.
Donald Trump lui écrase pour l’instant la campagne républicaine, malgré le fait qu’il soit visé par plusieurs procédures judiciaires, dont un procès au niveau fédéral à partir du 4 mars prochain à Washington pour avoir tenté de renverser le résultat de la présidentielle de 2020.
L’ancien président dénonce ses ennuis judiciaires comme autant d' »ingérences électorales » à l’instigation de l’administration Biden pour l’écarter de la course à la Maison Blanche.
M. Trump est également poursuivi dans l’Etat de New York pour des paiements suspects à une ancienne actrice de films X et en Floride pour sa gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche.
Avec plusieurs de ses enfants, le milliardaire républicain est actuellement jugé au civil par un tribunal de l’Etat de New York, pour des fraudes financières présumées dans la gestion de son empire immobilier.