La justice de l'Etat de New York a réduit la caution que doit payer Donald Trump. © AFP

La justice américaine accorde dix jours à Donald Trump pour verser une caution de 175 millions de dollars

La justice de l’Etat de New York a décidé de réduire la caution que doit payer l’ex-président américain Donald Trump pour des fraudes financières.

La cour d’appel de l’Etat de New York a allégé lundi la pression financière sur Donald Trump en ramenant à 175 millions de dollars sa caution dans une procédure civile, mais refusé de reporter davantage son procès pénal historique, qui commencera le 15 avril.

Inculpé dans quatre affaires pénales et déjà condamné à de très lourdes amendes dans deux procès civils, le magnat de l’immobilier et candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, s’est félicité de la décision de la cour d’appel de New York sur sa caution.

« Je respecte profondément la décision de la cour d’appel et je déposerai 175 millions de dollars en liquide, en obligations ou en actions, ou tout ce qui est nécessaire, très rapidement, dans les dix jours », a déclaré l’intéressé lors d’une pause dans l’audience devant le tribunal pénal de Manhattan pour l’affaire de paiements dissimulés en 2016 à une actrice de films X.

La cour a donné 10 jours à Donald Trump, intialement condamné à 454 millions de dollars d’amendes avec ses fils Eric et Don Jr. pour fraudes financières au sein de leur empire immobilier Trump Organization, pour rassembler ce montant.

Il avait précédemment jusqu’à lundi pour fournir la garantie qu’il paierait les 454 millions afin de suspendre, le temps de l’examen de l’appel, le jugement du juge new-yorkais Arthur Engoron le 16 février qui interdit aussi à Trump père et fils de diriger leurs entreprises à New York pendant trois et deux ans.

Les trois hommes risquaient de voir leur patrimoine immobilier saisi et leurs comptes bancaires gelés par la procureure générale locale Letitia James qui les a traînés en justice en octobre 2022.

« Humiliation »

S’il s’était retrouvé dans l’incapacité de payer, cela aurait considérablement écorné « l’image » de Donald Trump, « car il s’est toujours affiché en milliardaire qui a réussi », a souligné pour l’AFP Andrew Weissmann, ancien procureur fédéral et auteur d’un livre sur les inculpations de l’ex-président.

Il s’agirait pour lui d’une « humiliation », estime également Carl Tobias, professeur de droit de l’université de Richmond (Virginie, est), avec la perspective de devoir « vendre ses biens immobiliers » ou se les faire « saisir » voire « se déclarer en faillite personnelle », selon l’expert.

L’ex-président républicain (2017-2021) a assuré vendredi disposer de « près de 500 millions de dollars en liquide, dont une partie importante est destinée à être utilisée dans (sa) campagne » contre son successeur démocrate Joe Biden.

Il a bénéficié aussi vendredi d’une bouffée d’oxygène financière avec un feu vert à l’entrée en Bourse de sa société de médias, Trump Media & Technology Group, qui pourrait lui rapporter des milliards de dollars.

Donald Trump s’en est de nouveau pris lundi au juge Engoron et à la procureure James, qu’il accuse systématiquement de partialité à son encontre.

Il est arrivé à 10H00 (14H00 GMT), l’air renfrogné et visiblement exaspéré, au tribunal de Manhattan.

« C’est une chasse aux sorcières et un canular », s’est exclamé une nouvelle fois l’ancien président en entrant dans la salle d’audience.

Procès reporté d’un mois

Mais le juge Juan Merchan a rapidement fait comprendre qu’il n’entendait pas accorder un nouveau report du procès, qui devait initialement commencer lundi, pour des paiements avant la présidentielle de 2016 à une ex-star du porno, Stormy Daniels, avec qui Donald Trump aurait eu une liaison extraconjugale en 2006.

« L’accusation est allée bien au-delà de ses obligations, il est étrange que nous soyons ici » pour discuter d’un nouveau délai, a lancé le juge aux avocats de Donald Trump, après avoir différé le procès à la mi-avril, à la suite du versement récent au dossier de milliers de pages de documents.

Il a finalement fixé le 15 avril comme nouvelle date à cette première judiciaire historique pour un ancien président américain, passible de quatre ans de prison.

« Le tribunal conclut que l’accusation a respecté et continue à respecter ses obligations en matière de communication de preuves », a affirmé le juge Merchan dans les motivations de sa décision.

Donald Trump multiplie les recours pour retarder au maximum ses procès, si possible après la présidentielle du 5 novembre.

Donald Trump nie toute liaison avec Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom.

Il a plaidé non coupable d’accusations de maquillage des comptes de la Trump Organization pour cacher les 130.000 dollars versés en octobre 2016 afin qu’elle taise un rapport sexuel dix ans plus tôt alors qu’il était déjà marié avec Melania Trump.

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