Kevin McCarthy accède enfin au perchoir de la Chambre américaine des représentants
Kevin McCarthy a été élu président de la Chambre américaine des représentants dans la nuit de vendredi à samedi, mettant fin à un processus marqué jusqu’au bout par de très vives tensions dans les rangs républicains.
A force de tractations, le groupe de trumpistes qui paralysait la nomination du quinquagénaire de Californie a finalement cédé. Ils ont mis fin à une pagaille au Congrès, inédite en plus de 160 ans qui préfigure de débats très agités au Congrès américain durant les deux prochaines années.
Mais pas sans un dernier baroud d’honneur.
Ces électrons libres ont fait durer le suspense jusqu’au bout, bloquant une dernière fois la candidature de l’élu au 14e vote, provoquant une véritable pagaille dans l’hémicycle.
Kevin McCarthy s’est alors dirigé vers le groupe de trumpistes, alors que les doigts se pointaient accusateurs. Au milieu du brouhaha, la greffière du Congrès appelait les élus à rester calmes.
Toute la semaine durant, ce noyau dur d’élus conservateurs, qui accuse l’élu de se plier aux intérêts de l’establishment de Washington, a profité de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour jouer les trouble-fête.
Ils n’ont fait retomber la pression qu’après avoir obtenu des garanties de taille — dont une procédure visant justement à faciliter l’éviction du « speaker ».
Enfin élu, Kevin McCarthy remplace la démocrate Nancy Pelosi au poste de « speaker ». Et ressort affaibli de cette élection qui augure d’un mandat très difficile.
Au menu dans les tout prochains mois, des négociations sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine, le financement de l’Etat fédéral et, potentiellement, sur le déblocage d’enveloppes supplémentaires pour la guerre en Ukraine.
Avec leur nouveau contrôle de la Chambre, les républicains ont aussi promis de lancer une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan.
Mais après avoir étalé leurs divisions au grand jour, leurs enquêtes auront-elles le même écho?
Faire face à une Chambre hostile, mais désordonnée pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s’il confirme son intention de se représenter en 2024 — décision qu’il doit annoncer en début d’année.
Faute de contrôler les deux chambres – ce qui était le cas depuis son investiture en janvier 2021, bien qu’avec une très mince majorité au Sénat – le président américain ne peut plus espérer faire passer de législations majeures.
Mais avec un Sénat aux mains des démocrates, les républicains non plus.