La Maison Blanche, qui avait promis un discours "majeur" sur l'"âme" de l'Amérique, n'a pas lésiné sur la scénographie.

Biden s’en prend à Trump et à ses partisans: « Ils ne reconnaissent pas la volonté du peuple »

Le Vif

Changement de ton du côté de Biden. Dans une rare attaque, le président des Etats-Unis, s’en est pris à son prédécesseur et à ses partisans. Selon lui, ils ne « reconnaissent pas la volonté du peuple. »

Joe Biden, dans une rare attaque directe de son prédécesseur républicain, a dénoncé jeudi l' »extrémisme » de Donald Trump et de ses partisans, leur reprochant d’ébranler les « fondations » de la démocratie américaine, depuis la ville qui en fut le berceau. A Philadelphie, il a clamé: « Donald Trump et les républicains MAGA représentent un extrémisme qui menace les fondations mêmes de notre République ».

L’ancien président et ceux qui souscrivent à son idéologie « Make America Great Again », « ne respectent pas la Constitution. Ils ne croient pas à l’Etat de droit. Ils ne reconnaissent pas la volonté du peuple » a martelé le président démocrate.

« Il ne fait aucun doute que le parti républicain d’aujourd’hui est dominé, entraîné et intimidé par Donald Trump » et ses partisans, a continué le président. Dénonçant les attaques persistantes et infondées du milliardaire contre la validité de l’élection de 2024, Joe Biden a lâché: « Vous ne pouvez pas aimer votre pays seulement quand vous gagnez ».

La Maison Blanche, qui avait promis un discours « majeur » sur l' »âme » de l’Amérique, n’a pas lésiné sur la scénographie. Joe Biden a parlé au pied de l' »Independence Hall », où furent adoptées la Déclaration d’indépendance et la Constitution américaine. Derrière lui, sur un mur en partie éclairé de rouge sang, se détachaient les silhouettes immobiles de deux militaires en grande tenue.

Réaction énigmatique de Trump

Donald Trump, dans une réaction énigmatique, a publié sur son réseau social Truth une image de Joe Biden brandissant les deux poings dans ce décor frappant, en la flanquant d’une photo de lui-même en train d’embrasser un drapeau américain.

Le démocrate, qui avait tenu à Philadelphie son premier meeting de candidat à la présidentielle, sait bien que l’Etat où la ville se trouve, la Pennsylvanie, détient peut-être la clé des élections législatives de novembre. Et donc de la suite de son mandat. Le chef de file des démocrates a voulu dramatiser ce scrutin, traditionnellement défavorable au parti qui tient la Maison Blanche, pour en faire ni plus ni moins qu’un référendum sur Donald Trump et ses idées. Selon un sondage publié jeudi par le Wall Street Journal, si les législatives de mi-mandat avaient lieu aujourd’hui, 47% des électeurs voteraient démocrate, et 44% républicain. 

Les représentants de la droite radicale « applaudissent la colère. Ils se nourrissent du chaos. Ils ne vivent pas dans la lumière de la vérité, mais à l’ombre des mensonges », a encore scandé le président de 79 ans.

« Fuck Joe Biden »

Quand pendant son discours, un groupe d’opposants réunis à proximité ont lancé en chœur « Fuck Joe Biden », il a rétorqué: « Ils ont le droit de s’indigner. C’est la démocratie. » En ne résistant toutefois pas à la tentation d’une pique: « Ils n’ont jamais été étouffés par les bonnes manières. » Dans leurs premières réactions jeudi, les républicains ont accusé Joe Biden d’attiser les divisions et ont tenté de revenir à des problématiques qui leur sont plus favorables.

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