Faillite de la Silicon Valley Bank: Biden veut à tout prix éviter une panique sur les marchés
Le système bancaire américain a été saisi de convulsions que personne n’avait vu venir, au point de laisser trois banques au tapis dont la banque californienne SVB. Joe Biden a pris la parole pour rassurer les Américains.
La fermeture de la Silicon Valley Bank (SVB), plus grande faillite bancaire aux Etats-Unis depuis la crise financière de 2008 a poussé le président Joe Biden a prononcé un discours ce lundi. Son but: rassurer les marchés. Les Américains peuvent « avoir confiance » en un système bancaire « solide », et il fera « tout ce qui est nécessaire » pour qu’il en reste ainsi: Joe Biden s’est efforcé ce lundi de répondre aux inquiétudes suscitées par l’écroulement de la banque californienne SVB.
« Nous ne nous arrêterons pas là » et « nous ferons tout ce qui est nécessaire », a-t-il assuré après que les autorités américaines ont mis sous tutelle cet établissement proche des milieux technologiques et sont intervenus en toute hâte face à la faillite de deux plus petites banques.
Le président américain, lors d’une courte et solennelle allocution à la Maison Blanche, a fait savoir qu’il demanderait au Congrès de légiférer pour « renforcer » la régulation bancaire, durcie après la débâcle de Lehman Brothers en 2008 mais allégée ensuite par son prédécesseur Donald Trump.
Confiance
Le démocrate de 80 ans a par ailleurs assuré que les contribuables américains ne seraient pas mis à contribution pour faire face aux turbulences du moment. Si les dépôts bancaires sont garantis, Joe Biden a assuré que les investisseurs et les actionnaires, eux, ne seraient pas « protégés » face aux pertes essuyées. Le président américain doit alimenter la ressource la plus précieuse qui soit sur les marchés: la confiance, seul rempart contre une contagion à grande échelle des ennuis de la Silicon Valley Bank (SVB).
Les autorités ont pris des mesures aux Etats-Unis et en Europe pour protéger les dépôts de cet établissement californien, en faillite et mis sous tutelle publique dimanche.
Garantie des retraits
Les indices vedettes des principales places européennes souffraient ce lundi, avec des baisses allant de 2 à 3% voire au-delà pour les principaux indices, et les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses. Ce dimanche, les autorités américaines ont annoncé qu’elles allaient garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque californienne en faillite. Les autorités américaines vont aussi permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d’office par le régulateur américain.
En outre, la Réserve fédérale – la Fed, banque centrale américaine – s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
Les autorités veulent à tout prix éviter une panique sur les marchés lundi et des retraits en masse des clients des banques, un « bank run » aux effets potentiellement dévastateurs. La débâcle de SVB illustre les perturbations de tout le système bancaire américain face au resserrement monétaire de la Fed. Les relèvements de taux d’intérêt aux Etats-Unis ont incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants, tarissant une source cruciale pour le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.
Cette vague de retraits bancaires a mis à genoux trois banques la semaine dernière: SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.
En Europe?
Il « pas un risque significatif » pour le système financier européen, a estimé ce lundi le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni. « Il n’y a pas de contagion directe et la possibilité d’un impact indirect est quelque chose que nous devons surveiller mais pour le moment nous ne voyons pas de risque significatif », a-t-il déclaré à Bruxelles, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro.