Capitole à Washington
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Etats-Unis: en parallèle de la présidentielle, voici les enjeux du scrutin parlementaire

L’élection du nouveau Congrès s’annonce tout aussi incertaine que l’issue de la présidentielle aux Etats-Unis. Un scrutin tout aussi important vu les implications qui en découlent pour la politique américaine.

Hors des Etats-Unis, les élections du 5 novembre sont souvent résumées au duel pour la Maison Blanche mais, pour les Américains, la composition du nouveau Congrès sera tout aussi importante. Et ce scrutin parlementaire s’annonce là aussi très serré.

«Le Congrès donne le la» aux Etats-Unis

Dans des centaines de circonscriptions électorales à travers les Etats-Unis, le verdict des urnes déterminera si le vainqueur de la présidentielle pourra mettre en œuvre son programme en bonne entente avec le Parlement, ou s’il devra s’attendre à des blocages, voire des impasses. «Les élections parlementaires ne sont pas moins importantes que la présidentielle car le Congrès définit et adopte des lois qui ont un impact sur la vie des gens», résume Corryn Freeman de la «Future Coalition», une organisation nationale favorisant le militantisme politique chez les jeunes. «Dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation, l’environnement… le Congrès donne le la, souvent avec un effet plus immédiat que les décisions présidentielles», dit-elle.

Le Congrès américain, qui siège au Capitole à Washington, est composé de deux hémicycles: la Chambre des représentants, dont les 435 sièges sont à renouveler le 5 novembre, et le Sénat, dont 34 des 100 sièges sont remis en jeu. Outre leur rôle législatif partagé, les deux chambres sont importantes en matière de politique étrangère, de défense, de droits de douane, et dans le domaine de l’aide internationale. Elles ont également un droit de regard et de contrôle sur les pouvoirs exécutif et judiciaire.

Tâche ardue

Quand le républicain Donald Trump était à la Maison Blanche, le Congrès l’a par exemple empêché de mettre fin au programme d’assurance-santé élargi créé par son prédécesseur démocrate Barack Obama, ou de tailler dans le budget du ministère des Affaires étrangères. A quelques jours du scrutin, l’écart entre les deux partis est toujours aussi mince. L’élection à la Chambre des représentants ressemble à un pile ou face alors que le Sénat pourrait basculer en faveur des républicains mais avec une majorité des plus fines.

Les démocrates, qui disposent d’une majorité d’un seul siège au Sénat, ont en effet la tâche ardue de devoir défendre les deux-tiers des 34 sièges en jeu. Et trois de ces sièges à défendre se trouvent dans des Etats ayant voté pour Trump à deux reprises à la présidentielle (2016, 2020): la Virginie-Occidentale (que les républicains sont quasi certains de remporter) le Montana, et l’Ohio – où ils fondent de gros espoirs de victoire. Des basculements qui garantiraient au Parti républicain le contrôle du Sénat s’ils gardaient parallèlement leurs sièges actuels.

Mais les démocrates ont le mince espoir de contrer les républicains en leur chipant un siège en Floride et un autre au Texas. En Floride, le Parti démocrate compte sur la mobilisation attendue de ses électeurs pour un référendum sur l’avortement prévu le 5 novembre dans cet Etat, le troisième plus peuplé du pays.

Tiercé gagnant

Remporter le tiercé Maison Blanche-Chambre des représentants-Sénat est encore possible pour les démocrates mais le scénario est loin d’être le plus probable. Les élections à la Chambre sont considérées comme un baromètre plus sûr de l’état de l’opinion américaine que les sénatoriales car tous les sièges de députés sont remis en jeu au bout de deux ans quand un sénateur garde le sien pendant six ans.

Les démocrates ont levé plus de fonds que les républicains dans la course à la Chambre des représentants, se donnant une chance de prendre -même d’un rien- la majorité aux républicains, qui comptent actuellement 220 sièges. Ils mettent en avant le fait que la Chambre actuelle, marquée par les querelles et les bisbilles, y compris au sein même du groupe républicain, a été l’une des plus inefficaces de l’histoire du pays.

Pour Keith Gaddie, professeur de sciences politiques à la Texas Christian University, «la réalité, c’est que tout peut arriver» le 5 novembre. «On ne saura rien avant le vote, et les contestations judiciaires qui suivront», dit-il à l’AFP. «Ces temps-ci, une élection ne se décide qu’après une phase contentieuse.»

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