Etats-Unis : des médecins demandent de restreindre l’accès à la pilule abortive

Une coalition de médecins anti-avortement a demandé à la Cour suprême de restreindre l’accès à la pilule abortive, alors que l’institution doit prendre une décision attendue.

La pilule abortive ne passe pas aux Etats-Unis. Selon une coalition de médecins anti-avortement, l’Agence américaine des médicaments a « éhontément bafoué la loi et les réglementations en vigueur (…) et continuellement fait passer la politique avant la santé des femmes« , ont-ils dénoncé dans un texte déposé auprès de la Cour suprême des Etats-Unis.

Une véritable bataille judiciaire s’est engagée depuis qu’un juge fédéral au Texas, saisi par des militants anti-avortement, a retiré début avril l’autorisation de mise sur le marché de la mifépristone, donnée par la FDA. En dépit du consensus scientifique, il a estimé qu’elle présentait des risques pour la santé des femmes.

La pilule abortive, utilisée pour plus de la moitié des IVG aux Etats-Unis

« Sans une décision suspensive, la mifépristone va provoquer encore plus de complications physiques, de traumatismes émotionnels et même de morts chez les femmes », ont argué les médecins. « Elle nuira aussi aux plaignants en les forçant à pratiquer des avortements à la carte violant leur conscience« , ont-ils ajouté, en demandant à la Cour de laisser la décision de la cour d’appel en place. En combinaison avec un autre médicament, la mifépristone est utilisée pour plus de la moitié des interruptions volontaires de grossesse aux Etats-Unis. Plus de cinq millions d’Américaines l’ont déjà prise depuis son autorisation par la FDA il y a plus de 20 ans.

Une cour d’appel, saisie par le gouvernement fédéral, a ensuite permis que la pilule abortive reste autorisée, mais en limitant les facilités d’accès accordées par la FDA au fil des ans. Le gouvernement fédéral a alors saisi en urgence la Cour suprême, qui a temporairement maintenu l’accès à la pilule abortive, en suspendant la décision de la cour d’appel afin d’avoir plus de temps pour examiner le dossier.

Dans une quinzaine d’Etats américains ayant récemment interdit l’avortement, la pilule abortive n’est déjà plus disponible officiellement, même si des voies détournées se sont développées. L’impact de restrictions ou d’une interdiction de cette pilule concernerait donc en premier lieu les Etats où l’avortement reste légal — pour beaucoup démocrates.

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