August 12, 2024, Asuncion, Paraguay: Donald Trump's interview with Elon Musk finally got underway on social media platform X on Monday after tech delay, as seen on a smartphone. ©  ZUMA PRESS

Comment Elon Musk, sur X, est devenu un agent de propagande en faveur de Trump (analyse datas)

Le Vif

Elon Musk, patron de X (ex Twitter) est devenu un véritable vecteur de propagation de sujets chers à la droite radicale américaine et à Donald Trump: lutte contre le wokisme, les médias, la gauche… La preuve en infographies. 

Dans une interview accordée à Reuters lundi, Donald Trump a émis l’idée de proposer un poste de conseiller à Elon Musk, dans l’hypothèse où le candidat à la présidentielle parviendrait à vaincre Kamala Harris. Ce qui n’est pas surprenant, compte tenu du véritable outil de propagande au service de la droite républicaine qu’est devenu le compte du fondateur de Tesla. Car depuis l’acquisition de Twitter en octobre 2022, Elon Musk tweet beaucoup… vraiment beaucoup. Une grande majorité de ses 4.456 posts marque un rapprochement avec les idées des ultra-conservateurs. Dans ses tweets politisés, tout y passe : wokisme, propagande, critique des médias traditionnels, etc. Ces sujets, chers à Elon Musk, sont plus souvent abordés que ceux qui concernent sa société SpaceX et ses satellites Starlink. 

Les médias traditionnels et l’idéologie woke en ligne de mire

«Les médias sont de la machine à propagande», «les vraies infos sont sur X»,  «le New Woke Times», etc. Sur le compte Twitter d’Elon Musk, les médias en prennent pour leur grade. Ce qui leur est reproché ? Mensonge, désinformation, et surtout propagande de la prétendue idéologie woke. Qui serait, selon lui, un virus ayant contaminé les médias, Google et la civilisation occidentale. Ce parallèle entre médias et wokisme est monnaie courante sur son compte X. «Elon Musk accuse les médias traditionnels de distiller ce virus de la bien-pensance, entame Nicolas Baygert, expert en communication politique. Pour Elon Musk, cette lutte contre le wokisme devient un combat personnel». Pour rappel, son premier enfant a effectué une transition de genre en 2020.

Ce rejet des médias traditionnels et de cette idéologie se constate aussi dans les publications qu’Elon Musk partage sur son fil X. Le milliardaire cite majoritairement des médias et comptes alternatifs, qu’il s’agisse de figures d’extrême droite ou des comptes ouvertement anti-système. Par exemple, on retrouve l’éditorialiste Tucker Carlson, porte-étendard des conservateurs d’ultra-droite et grand soutien de Donald Trump. Elon Musk partage aussi en masse les tweets d’«End Wokeness» et de «The Rabbitt Hole», deux comptes satiriques qui tirent à boulets rouges sur le parti démocrate, les médias traditionnels et le wokisme. Depuis octobre 2022, ces nombreux médias et comptes alternatifs ont été cités près de 1.000 fois par Elon Musk, soit dans un peu moins d’un tweet sur quatre. «Elon Musk est en guerre permanente contre les médias de masse, explique Nicolas Baygert. Selon lui, la seule vraie source d’information est X, unique réseau social qui résiste à la censure idéologique que l’on retrouve dans les autres médias plus conventionnels».

Une vision biaisée de l’actualité

Le rapprochement entre Elon Musk et la droite républicaine se constate d’autant plus dans sa manière de couvrir l’actualité. Le milliardaire réagit souvent aux événements qui touchent à ses sujets préférés. Elon Musk attaque continuellement la communauté LGBT et la transidentité. Il a donc réagi en masse à la polémique autour de la combattante algérienne Imane Khelif, accusée injustement d’être un homme. Mais c’est le 29 juillet, jour des élections au Venezuela, qu’Elon Musk a atteint son plus grand nombre de tweets en une journée. Le magnat de la tech était visiblement très remonté contre Nicolás Maduro, comme en témoignent certains de ses tweets: «l’âne en sait davantage que Maduro», «le peuple du Venezuela en a assez de ce clown», ou encore «adieu dictateur Maduro».

Pourquoi tweeter 50 fois en un jour à sujet ? «Nicolás Maduro représente à lui seul le projet diamétralement opposé aux opinions politiques du milliardaire, conclut Nicolas Baygert. Le président vénézuélien sert d’illustration au camp républicain pour dénoncer un système qui dérive vers une gauche autoritaire et dangereuse. C’est donc un alibi parfait pour faire valoir ses opinions.»

Incontestablement, Elon Musk est devenu un acteur majeur de cette campagne présidentielle et son nombre impressionnant de tweets depuis le début de la course à la maison blanche le prouve: à dater du 5 mars 2024 (Super Tuesday), Elon Musk a tweeté près de 2000 fois.

Thomas Renard

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