
Coupes de l’aide américaine: « de nombreuses personnes vont mourir », alerte l’ONU
Les nombreuses coupes de l’aide américaine à l’étranger inquiète le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
« De nombreuses personnes vont mourir » en raison du « séisme » provoqué par les coupes de l’aide des Etats-Unis à l’étranger, a mis en garde mercredi le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Dans le monde, « plus de 300 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, alors le rythme et l’ampleur des réductions de financement auxquelles nous faisons face sont un choc sismique », a déclaré Tom Fletcher lors d’une conférence de presse.
« De nombreuses personnes vont mourir parce que l’aide se tarit », a-t-il insisté.
Dans ce contexte, « la famille onusienne et nos partenaires font des choix difficiles chaque jour, pour établir des priorités, décider de quelles vies nous allons essayer de sauver« .
En décembre, l’ONU avait lancé un appel humanitaire à hauteur de 47,4 milliards de dollars pour 2025, soulignant déjà que cette somme permettrait d’aider seulement 190 des 300 millions de personnes en ayant besoin.
Désormais, les équipes humanitaires de l’ONU tentent d’établir de nouvelles priorités « pour sauver 100 millions de vies et établir combien ça nous coûterait dans l’année qui vient », a indiqué Tom Fletcher, reconnaissant que même sans les coupes américaines, l’ONU n’aurait certainement pas réussi à récolter les 47,4 milliards espérés dans un contexte de sous-financement chronique.
Après une suspension provisoire, l’administration de Donald Trump a annoncé la semaine dernière que 83% des programmes de l’agence de développement USAID, qui représentent une part conséquente de l’aide humanitaire mondiale, allaient être supprimés.
« Nous avons été trop dépendants des financements américains ces dernières années », a reconnu Tom Fletcher, soulignant que les Etats-Unis, « superpuissance humanitaire » ayant financé pour près de moitié les appels humanitaire de l’ONU, avaient sauvé « des centaines de millions de vies ».
Dans ce contexte, « nous devons trouver d’autres sources de financement, nous devons nous battre, réimaginer notre travail », et « reprendre à zéro la relation entre le monde et ceux qui sont dans le plus grand besoin », a-t-il plaidé.
Fin février, après une réunion avec les responsables des principales agences humanitaires, il avait déjà promis que l’ONU serait « plus légère, rapide et moins bureaucratique ».