Réparer le mal fait aux grands singes
Amandine Renaud a créé, en 2013, l’association Project for Wildlife and Apes Conservation (P-WAC) dont la principale réalisation est la création d’un centre de réhabilitation pour primates situé dans la province de Kongo-Central, en République démocratique du Congo. Mon combat pour les grands singes (1) est le récit d’une passion, fondée sur une sensibilité précoce à la souffrance animale, développée ensuite autour de l’étude des primates et concrétisée, à peine adulte, par le projet de ce refuge pour les chimpanzés et cercopithèques. La vingtaine d’individus qu’il accueille lui sont confiés par l’Etat congolais à la suite, la plupart du temps, de saisies. Ils ont, en général, subi des mauvais traitements et souffrent de traumatismes. L’objectif du travail d’Amandine Renaud est de les aider à réintégrer leur milieu naturel, la forêt.
Au-delà de la valeur testimoniale de son livre, l’autrice explique de façon pédagogique l’évolution du cadre de vie de ses hôtes, dégradé à la fois par la déforestation, par l’intrusion des humains, chasseurs ou touristes, et par les maladies. Interdisant la venue des voyageurs et recourant peu à l’assistance de stagiaires, Amandine Renaud met en application les principes qu’elle juge indispensables à l’urgence de la préservation et de la protection de toutes les espèces menacées, en favorisant notamment l’embauche locale.
La primatologue reste toutefois réaliste. «Les centres de réhabilitation comme le nôtre sont d’abord et avant tout le miroir d’un tragique échec collectif: leur existence même dit que nous n’avons pas su protéger la diversité. […] Si les forêts étaient préservées correctement, si le braconnage était réellement puni, si les lois étaient appliquées, les primates non humains ne seraient pas chassés et nous n’aurions nul besoin d’exister.» Respect.
(1) Mon combat pour les grands singes, par Amandine Renaud, Michel Lafon, 144 p.
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