Les oasis aux avant-postes de la bataille contre le changement climatique
Les oasis, précieux remparts contre la désertification, sont toujours plus menacées. Empêcher leur disparition est devenu une urgence, notamment au Maroc. Mais la lutte ne se joue pas à armes égales.
Les oasis sont aux avant-postes d’une bataille décisive contre le changement climatique: au cours des dernières décennies, la hausse des températures a engendré une sécheresse prolongée qui a bouleversé ces écosystèmes fragiles autant que le mode de vie séculaire de leurs habitants. A lui seul, le Maroc a perdu les deux tiers de ses oasis en à peine un siècle. Durant des millénaires, les oasis ont été emblématiques de l’ingéniosité humaine et du développement durable. L’ homme y prospérait dans un environnement entièrement créé de sa main, en exploitant de manière harmonieuse des ressources limitées. Le palmier-dattier est au cœur de ce modèle agricole unique. Ses fruits constituent une large part de l’alimentation locale, son tronc est un combustible prisé là où le bois se fait rare, tandis que les palmes et le raphia interviennent dans la construction et la vannerie. Surtout, son ombre préserve l’humidité indispensable aux vergers, potagers et cultures fourragères locales. L’eau des sources et des rivières lointaines est acheminée vers les plantations à travers un réseau complexe de canaux souterrains (les khettaras) qui en empêchent l’évaporation. Les ksars, ces villages fortifiés traditionnels parsemant l’oasis marocaine, sont eux aussi conçus pour lutter contre les températures du désert. Leurs épaisses parois érigées isolent de la chaleur et permettent une ventilation naturelle. Aujourd’hui, à mesure que le désert avance, les paradis verts pourraient bien devenir des mirages…
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